Malgré leur formation achevée depuis juin dernier, ils attendent toujours leurs diplômes. Après de longues formalités administratives entre le ministère de l’Enseignement supérieur et l’administration de l’université, ils veulent être définitivement fixés sur la date exacte de remise de leurs parchemins.
Depuis leurs soutenances il y a environ six mois, ils sont malmenés aussi bien par l’administration de l’université, que par le ministère de l’Enseignement supérieur. La cérémonie officielle de remise des diplômes, était initialement prévue le 18 octobre 2017. A cet effet, ils ont organisé une semaine avant, une campagne de dépistage gratuit des maladies cardio-vasculaires, sous l’accompagnement de l’université. Mais, grande a été leur surprise, quand ils ont appris à quelques jours du jour « J » que c’est de nouveau renvoyé, sans aucune note officielle, d’où leur indignation.
Après la désillusion du 18 octobre, la cérémonie a été reprogrammée au 16 novembre, puis au 22 du même mois. La date de trop a été celle du 13 décembre 2017, qui, elle aussi, n’a pas été honorée. Las d’attendre, et sans explications officielles, certains se sont rendus au ministère de l’Enseignement supérieur, le jour convenu.
Reçus par le responsable de la certification, ce dernier leur a montré les diplômes en question, avant de leur expliquer qu’il vient juste de les recevoir, et ne peut pas encore les signer. Il les renverra chez le recteur de l’université de Douala, le Professeur François-Xavier Etoa. Qui à son tour, les renvoie sur le chemin inverse. Ils iront voir le doyen de leur faculté, qui les oriente de nouveau au ministère.
Leur tentative pour rencontrer le gouverneur de la région du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua sera vaine. Puisque ce dernier est à Yaoundé pour la seconde session semestrielle des gouverneurs, pour le compte de l’année 2017. Face à ce jeu de Ping-pong, ils font alors appel aux médias, question pour eux de rendre publique leur situation, en espérant que cela fasse bouger les lignes. Car, pour eux, la vie devient de plus en plus difficile.
Certains d’entre eux ne reçoivent plus le soutien financier de leurs parents, qui les considèrent comme aptes à se prendre en charge. En l’absence de diplôme, ceux qui disposent de moyens financiers, ne peuvent s’inscrire ni en spécialisation, ni dans des universités étrangères. Ils ne peuvent non plus postuler en clientèle privée, car, pour exercer, il faut être inscrit aux différents ordres concernés (médecine, pharmacie, biologie clinique, ethnopharmacologie), ce qui ne se fait pas sans diplôme. Bref, ils courent le risque de perdre une année.
La situation semble anodine, mais, elle n’est pas nouvelle à l’université de Douala. L’année dernière, les diplômés de la même faculté ont subi une situation similaire, et ne sont rentrés en possession de leur droit qu’après un blocus imposé dans le cabinet du recteur. Autre chose intrigante, leurs camarades de faculté, des universités de Yaoundé, Bamenda et Buea, ont déjà reçu leurs parchemins. « Il n’a jamais été question d’un mot d’ordre de grève ». C’est ce qu’il faut retenir de notre entretien mercredi matin, avec l’un des étudiants de la faculté de médecine de l’université de Douala (campus délocalisé à PK 17).
Ses camarades et lui, admis depuis juin 2017 comme jeunes médecins, sont bien fâchés de la non-disponibilité de leurs parchemins, mais ne prévoient pas d’organiser un mouvement d’humeur. Alors que nous allions sous presse, Le Messager a appris que les diplômes seraient en route de Yaoundé pour Douala. Ainsi, l’université de Douala devrait publier une note, programmant la remise desdits documents d’ici la fin de la semaine. Ain si vont les choses dans un pays qui navigue entre routine, improvisation et apathie.