Les étudiants de l’Ecole des Sciences et des Médecines Vétérinaires, (ESMV) ont saisi le Recteur de l’Université de Ngaoundéré pour dénoncer des irrégularités graves dans le fonctionnement de l’institution.
Arrêt des cours, sortie des promotions précédentes en fin de cursus, soutenances des étudiants en fin de cycle… Voilà autant de problèmes soumis à l’arbitrage du Recteur. Les pensionnaires de l’Ecole Vétérinaire de l’Université de Ngaoundéré expriment publiquement leur râle ball. En colère, ces derniers s’insurgent contre l’arrêt des cours subi depuis des mois. Une situation qui serait aggravé par « l’insuffisance des infrastructures académiques d’après certains responsables de l’institution. »
Le vendredi dernier, les futures vétérinaires ont fait officiellement part de leur mécontentement au corps enseignant. Un préavis de grève a été déposé au rectorat de l’Université de Ngaoundéré. Dans la lettre, les étudiants décrient les défaillances dans la gestion des cursus qui pénalisent plus d’un. Dans le document, l’on peut lire qu’ils exigent les sorties des premières et deuxièmes promotions qui sont arrivées au terme de leur formation depuis plus de 4 ans, ainsi que la révision du mode de fonctionnement de l’Ecole.
En effet, les Docteurs Vétérinaires et ainsi que les Ingénieurs des Travaux en médecine vétérinaire sont remontés suite à l’irrégularité des cours.« L’un des problèmes majeurs de l’Ecole des Sciences et des Médecines Vétérinaires, c’est celui des salles de classe. Pour huit promotions de docteurs, et trois promotions d’ingénieurs, nous n’avons que trois salles de classes pour faire les cours. Actuellement pour les ingénieurs, les premières et deuxièmes promotions sont toujours au niveau 1 », a confié un étudiant en deuxième année de la filière des Ingénieurs des Docteurs Vétérinaires. Selon ce dernier, chaque niveau a trois différentes promotions. Selon les informations recueillies auprès de certains étudiants, la deuxième promotion des ingénieurs ne fait plus cours depuis un mois. Faute d’instruments pour la pratique.
« Le Directeur nous a demandé d’attendre gentiment que les techniciens de l’IRAD de Wakwa réparent les instruments pour que nous puissions reprendre avec les travaux pratiques. Entre temps, nous sommes au quartier. La 10e promotion des docteurs vétérinaire a composé une unité d’enseignement qu’ils ont fini depuis 1 an mercredi dernier. », relate un étudiant.
Depuis son ouverture en 2007, les promotions s’accumulent. Les deux premières promotions de l’école des sciences et de médecine vétérinaire attendent toujours leurs sorties. Ajouté à ce chapelet de déboires, nous apprennent les étudiants remontés, « les soutenances de mémoires de fin d’études n’ont pas encore commencé ».
Devant la pléthore de préoccupations soulevées, la réaction du directeur de l’école de fait attendre. L’ESMV est créé en 1993 par décret présidentiel n° 93/028 du 19 janvier 1993. Elle a été ouverte par arrêté n° 07/0176/MINESUP du 30 octobre 2007. Pionnière dans la formation des vétérinaires dans la sous-région Afrique centrale, l’ESMV forme des cadres de haut niveau en santé et productions animales, l’appui au développement, le recyclage et le perfectionnement des cadres en santé et productions animales. La situation actuelle est d’autant plus préoccupante que les concours continuent d’être lancés.
Le 16 et 23 octobre 2017 dernier, les résultats du concours d’entrée en première année de la filière des Ingénieurs des Docteurs Vétérinaires et en première année de la filière des Ingénieurs des Travaux en Sciences Vétérinaires de l’ESMV au titre de l’année académique 2017/2018 ont été publiés. De quoi inquiéter le personnel enseignant. « Cela veut dire qu’au niveau 1, il y’aura trois promotions », se désole un enseignant de l’ESMV. Les regards sont doré avants tournés vers madame recteur qui voit là sa première crise à gérer depuis sa prise de fonction.