Le ministre Fame Ndongo de l’Enseignement Supérieur a maintes fois été cité dans des scandales mais il a toujours la chance de sortir indemne. On a entendu son nom dans le scandale à coups de milliards dans l’affaire des ordinateurs de Biya, de l’arrestation et l’incarcération de Dieudonné Oyono et la nomination en désordre de ses proches dans les départements univeritaires… Une dénonciation qui intervient au mom où les signaux alarmants de l'Epervier de Biya sont en rouge.
Le Collectif des Universitaires pour la justice académique a dans une correspondance dénoncé l’anarchie qu’organis ele ministre Fame Ndongo dans de département dAnthropologie de la FALSH de lUniversité de Yaoundé I. Il aurait nommé Antang Yamo, assistant sans thèse de Doctorat au poste de Chef de Département de Lettres Modernes Françaises à l’Ecole Normale de Bertoua.
Voici la lettre écrite par le Collectif des Universitaires pour la justice au ministre Fame Ndongo
A
Monsieur le Professeur Jacques FAME NDONGO
Ministre de lEnseignement Supérieur
République du Cameroun
Objet: Dénonciation dune imposture académico-scientifique
Excellence Monsieur le Ministre,
En procédant aux récentes nominations dans les Universités dEtat par Arrêté 18 00006 du 07 mars 2018, vous avez porté M. ANTANG YAMO, ASSISTANT SANS THESE DE DOCTORAT en service au Département dAnthropologie de la FALSH de lUniversité de Yaoundé I, au poste de Chef de Département de Lettres Modernes Françaises à lEcole Normale de Bertoua (cf. Décret. 2018/005 du 08 janvier 2018 portant création de lEcole Normale Supérieure de Bertoua)
Lacte de nomination est ainsi libellé (cf. 47):
« Département de Lettres Modernes Françaises
Chef de Département : Monsieur ANTANG YAMO, Chargé de Cours, précédemment en service à la Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines de lUniversité de Yaoundé, poste crée ».
Votre décision appelle deux observations:
Au moment de cette nomination, Monsieur ANTANG YAMO est ASSISTANT SANS THESE DE DOCTORAT. Anthropologue en cours de formation, il prépare actuellement une Thèse de Doctorat/PhD en Anthropologie, spécialité anthropologie environnementale.
Signalons également que M. ANTANG YAMO NA PAS LE GRADE ACADEMIQUE DE CHARGE DE COURS comme le stipule votre Acte de nomination.
Ces observations appellent quelques commentaires:
En vertu de la puissance discriminatoire du « pouvoir discrétionnaire de nomination », vous avez le droit le plus absolu de nommer qui vous voulez au poste de son choix même au mépris de l’éthique universitaire. Le sieur ANTANG YAMO, digne fils de la Région de l’Est, peut donc en toute quiétude jouir de ce poste, même s’il est anthropologue de formation alors que le Département scientifique dont il aura la charge est celui de Lettres Modernes Françaises.
La promotion de Monsieur ANTANG YAMO du grade dAssistant à celui de Chargé de cours par arrêté ministériel (n° 18 00006 du 07 mars 2018) se fait en parfaite violation flagrante des textes du CCIU régissant le passage des enseignants au grade supérieur, soit de Assistant à Chargé de Cours; de Chargé de cours à Maître de Conférences et de Maître de Conférences à Professeur titulaire.
Il existe dans ce pays des dizaines de Chargé de Cours et des Professeurs de rang magistral dans cette spécialité. Le désormais Chef de Département de Lettres Modernes Françaises sera-t-il capable dispenser une seule unité denseignement (UE) dans son propre département ? Nous en doutons. Bref, cest sa chance dêtre un originaire de Même dans ces conditions, il fallait tout même attendre un tout petit peu quil soutienne sa thèse dont la programmation serait imminente.
Sur quelle cardinalité scientifique voire heuristique et disciplinaire M. ANTANG YAMO (anthropologue de formation) pourrait-il s’adosser pour parler avec autorité scientifique aux enseignants et apprenants du département de Lettres Modernes Françaises ?
Monsieur ANTANG YAMO aura-t-il le courage de se présenter devant son jury de soutenance de thèse le jour dit dont la programmation est imminente, puisqu’il est déjà Docteur PhD et Chargé de cours à la faveur dun arrêté ministériel ?
Monsieur ANTANG YAMO aura-t-il besoin de soumettre un dossier de changement de grade d’Assistant à Chargé de Cours (qui lui est déjà conféré par arrêté ministériel)?
Les autres universitaires camerounais peuvent-ils espérer changer de grade académique par arrêté ministériel ?
Il est tout à fait ahurissant qu’un Ministre de l’Enseignement Supérieur, par ailleurs Chancelier des Ordres Académiques et théoricien de la « bonne gouvernance universitaire » se soit permis de promouvoir par le détour dun arrêté, un Assistant au grade de Chargé de Cours. Mais à bien y regarder, le maquillage du grade réel (Assistant) au profit de celui de Chargé de Cours est un artifice bien savant pour obtenir le visa de lacte de nomination de la Primature.
Excellence Monsieur le Ministre de l’Enseignement Supérieur, votre décision de promouvoir M. ANTANG YAMO du grade d’Assistant à celui de Chargé de Cours va fera date dans l’historiographie universitaire africaine et mondiale de tous les temps. Il s’agit là d’une antithèse de la culture du mérite, de la justice sociale, de la justice scientifique, de la justice académique, de la justice cognitive et de l’éthique au sens large du terme. Une telle pratique de votre part constitue, à n’en point douter, l’une des plus abjectes et flagrantes discrimination ethno-politique et académique au Cameroun.
Par ailleurs, plusieurs questions se posent:
Quid de la « bonne gouvernance universitaire » que vous n’avez de cesse de clamer dans vos différentes sorties académiques et médiatiques?
Quid de la justice académique pour les enseignants qui empruntent les chemins sinueux du CCIU ou du CAMES pour un changement de grade?
Excellence Monsieur le Ministre, votre décision de promouvoir les grades par arrêté, est un double scandale de cur et d’intelligence, une forme de gangstérisme académique, une entorse grave à lesprit de la doctrine du Président Paul Biya qui est la promotion de la justice sociale, et celle corrélative, la vôtre, qui défend sans relâche la « bonne gouvernance universitaire » et l « excellence académique ».
Le devoir de justice académico-cognitive devrait interpeller les universitaires camerounais. Face à cette imposture épistemo-politique, rester silencieux c’est se rendre complice. C’est cela aussi la responsabilité de lintellectuel dans la société.
Que dire ? Que faire ? Cessez de pousser les universitaires au bout du rouleau de la révolte. Ça suffit ainsi. Il est temps que ça change !!! De grâce !
Le Collectif des Universitaires pour la justice académique
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