C’est dans le rapport sur la situation du logement estudiantin au Cameroun, l’Association pour la défense des droits des étudiants du Cameroun étale les problèmes rencontrés.
«Non à la violation des droits des étudiants», «Avoir un logement décent est un droit». C’est en ces termes que l’Association pour la défense des droits des étudiants du Cameroun (Addec) mène son rapport sur la situation du logement estudiantin au Cameroun. Vétusté des logements, étroitesse des chambres universitaires, insécurité liée à la perméabilité des Zones de Résidences Universitaires (Zru) et des cités universitaires, insuffisance criarde de l’offre en matière de chambres d’étudiants. Selon le rapport sur la situation du logement estudiantin au Cameroun, le système universitaire camerounais avec de nos jours plus de 351.000 étudiants est dans la tourmente sur la problématique du logement estudiantin. A travers cette présentation de la situation qui se joint aux images, l’association entend «attirer l’attention sur ce secteur crucial pour la vie de l’étudiant afin que des solutions viables et idoines soient trouvées et implémentées pour le soulager».
Des situations précaires qui s’aggravent au regard du nombre croissant donc plus de 60.000 nouveaux bacheliers qui frappent chaque année aux portes des universités camerounaises. «Au vu de la situation actuelle, avoir un logement décent à un coût honorable pour un étudiant n’est plus un droit, mais une chance», souligne le rapport. D’après l’Addec, la précarité des logements estudiantins s’étale tant au niveau de l’offre publique que celle du privée. Ainsi pour ces défenseurs des droits des étudiants, bien que l’encadrement juridique du logement estudiantin au Cameroun ne s’applique qu’aux logements privés des étudiants des institutions universitaires publiques, «le premier constat à faire est la non application de ces textes».
Décrépitude des logements publique et privé Depuis des années, l’offre publique au logement estudiantin est sujette au «manque d’anticipation de la pénurie du logement estudiantin», dévoile le rapport. Face à la surpopulation estudiantine, l’une des revendications des étudiants lors des années de braises de 1990, avait selon le rapport poussé le gouvernement à la décongestion de l’université de Yaoundé. Mais d’après ce rapport, depuis cette décongestion, aucun plan d’infrastructures concret n’a suivi. «Les infrastructures utilisées par les universités sont uniquement celles des centres universitaires utilisés depuis 1986. Il en est de même pour les cités universitaires qui ont été complètement oubliées. La preuve, l’université de Yaoundé 2-Soa qui fut créée ex nihilo en 1993, n’a jusqu’à ce jour aucune citée universitaire», explique l’Addec dans son rapport.
Le rapport dénonce également du côté des universités de Yaoundé1 et de Ngaoundéré, les questions de vétustés des logements existants, qui restent très préoccupantes. «A l’université de Yaoundé 1, avec ses près de 60 000 étudiants, les chambres des cités universitaires sont de plus en plus vides, tel que tout le bâtiment E de la vieille cité universitaire qui s’apparente aujourd’hui à un dépotoir depuis sa fermeture…A l’université de Douala, c’est depuis 2010 que la cité universitaire n’est plus fonctionnelle après qu’on ait éconduit les étudiants comme des malpropres pour raison de réfection».
Du côté de l’offre privée de logement estudiantin, le rapport note notamment la flambée des prix des loyers par les bailleurs qui est dû à la non application de l’Arrêté n°0006/MINDUH/MINCOMMERCE/MINDAF/MINESUP du 30 juin 2005 portant réglementation des Loyers des Logements d’Etudiants des Universités d’Etat du Cameroun du 30 juin 2005, et l’insécurité en zone de résidences universitaires. Ainsi, de nos jours, les résolutions ne sont plus appliquées dans Zru de l’université de Yaoundé I et ne l’ont jamais été dans d’autres universités.
Les propositions de l’Addec
Dans son rapport, l’Addec appelle ainsi le pouvoir législatif, à s’intéresser à la question de la vie de l’étudiant afin de légiférer dessus en tenant compte de la vulnérabilité du groupe social estudiantin, et homologuer le loyer en résidences universitaires publiques à un standard national. «Par exemple, à l’université de Yaoundé 1, le coût annuel du loyer est 50 000 Fcfa, tandis qu’à Dschang, il est de 90 000 FCfa et 45000 Fcfa pour les handicapés. A l’université de Douala, il était de 100 000 Fcfa», souligne le rapport.
Au gouvernement, elle recommande de définir un plan gouvernemental en faveur du logement estudiantin sur 12 ans révisé tous les 3 ans avec l’implication de tous les acteurs notamment les étudiants, bailleurs, administrateurs, élus locaux et nationaux. Les dirigeants des universités publiques et instituts privées quant à eux devrait faire un état des lieux sincère et penser à la construction des cités universitaires par la collaboration public-privée.