Pour cause, le refus de paiement de l’aide publique à la presse privée comptant pour l'année 2022. Une grande manifestation des patrons de presse est annoncée au ministère des finances la semaine prochaine.
Les journalistes de la presse privée seraient-ils indésirables au Cameroun ? Le constat est dur, excessif sans doute. Une véritable catharsis. Le Ministère des finances bloque encore le
Rendus dans ses services au ministère des finances , certains cadres affirment qu’il
Rappelons que la précarité financière de la presse privée , elle est réelle. Due à l’absence de subventions, à l’absence d’un lectorat large, solvable et régulier, à l’étroitesse du marché publicitaire et aux difficultés d’une distribution correcte, elle a pour conséquence les conditions de dépendance et de misère pécuniaires dans lesquelles vivent nombre de journalistes. Pour réussir leur vie, les plus audacieux ou les plus talentueux d’entre eux rejoignent le mouvement général de fuite des cerveaux : ils travaillent de ou pour l’étranger.
Un petit nombre s’obstinent encore, avec courage, à vivre leur vocation sur place, comme un sacerdoce privé des deniers du culte. Beaucoup, la majorité sans doute, se battent avec leurs fins du mois, les tentations multiples et la condescendance vaguement méprisante dans laquelle les tiennent les autorités locales. Privés d’informations, sans accès aux sources, ils se nourrissent de rumeurs – une légèreté professionnelle dont les pouvoirs tirent prétexte pour les déconsidérer – autant que de ragots et de bières fraîches le paysage médiatique Camerounais a radicalement changé.
Cette presse privée, hélas ! est trop souvent privée… de moyens et considération. Confronté aux difficultés économiques, et à l’écart grandissant entre une minorité qui voit ses revenus croître et une majorité gagnée par la pauvreté, la presse privée broie le noir .Dans les sociétés modernes, l’information est un droit du citoyen. La presse garant de ce droit doit être ménagé car il est un marqueur de la démocratie. Par conséquent, l’entreprise de presse n’est pas une entreprise comme les autres, eu égard à ses missions sociales d’éducation et de formation. Elle doit bénéficier de conditions particulières pour son développement . Ainsi, le Réseau des patrons de Presse du Cameroun exige la revalorisation de l’appui institutionnel de l’Etat à la presse privée à 4 milliards de FCFA ; la mise en place à terme d’un fonds de développement de la presse ; la mise en place d’un régime fiscal spécial pour l’entreprise de presse au Cameroun.