Actualités of Wednesday, 1 June 2022

Source: www.camerounweb.com

Urgent/Douala : une femme et ses triplés séquestrés depuis 4 mois à l'hôpital Laquintinie

Nzie Awawou et ses bébés Nzie Awawou et ses bébés


• Nzie Awawou a donné naissance à 3 bébés depuis février dernier à l'hôpital Laquintinie de Douala

• Faute de moyen financier pour régler la totalité de la facture, ses bébés et elle sont séquestrés dans une salle infeste

• Elle appelle à l'aide des âmes de bonne volonté




Accoucher des triplés est un signe de bénédiction et nécessite une prise en charge particulière. Mais c'est pas le cas pour Nzie Awawou, commerçante au marché central de Douala et ses 3 bébés qui subissent le martyr à l'hôpital Laquintinie de Douala (hôpital public), la capitale économique du Cameroun. Pendant près de 4 mois, ses progénitures et elle y sont retenues juste après son accouchement une salle infeste. Il lui est reproché de ne pas pouvoir payer le reste de frais d’hospitalisation qui se chiffre à 1 250 000 Fcfa. Au Cameroun, cette pratique est courante dans les hôpitaux, faute de couverture maladie universelle.


Selon les informations parvenues à la rédaction de camerounweb.com, Nzie Awawou, âgée de 32 ans, vendeuse de tomate au marché central de Douala a donné naissance prématurément à 3 bébés le 22 février 2022. Son époux et père des triplés, Habilou Mounde, chauffeur de profession a jusqu’à ce jour dépensé plus 5,5 millions de Fcfa. Ayant épuisé toutes leurs économies, le couple est à bout et demande de l’aide pour sortir de l’hôpital Laquintinie où mère et enfants sont séquestrés depuis 4 mois pour la somme de 1 250 000 ( un million deux cent cinquante mille francs CFA).

Ce couple vivant dans la promiscuité, a été contraint de vendre certains objets de leur domicile (bouteille et plaque à gaz, téléviseur etc) pour acheter le repas des nouveaux nés. Les 3 bébés prennent une boîte de lait par jour et la boîte coûte 5300 Fcfa.


Au départ, Awawou et ses bébés étaient internés à la maternité des prématurés. Mais n'ayant plus d'argent pour régler les factures, ils ont été abandonnés dans une salle bondées de moustiques. Malgré leurs états, les bébés dorment tous sur un même lit dans une salle sans moustiquaire et leur maman dort à même le sol. Mais chaque jour on lui facture 3 lits à payer. << << Je suis calé ici avec les enfants ça fait déjà 4 mois. Je suis ici je souffre avec les enfants. La nourriture même il n'y a pas. Les autres enfants qui sont à la maison n'ont même pas composé parcequ'on n'a pas fini la pension. Depuis le 22 février que j'ai accouché là on n'a tout dépensé ici. Chaque jour qui passe la facture augmente. On me facture trois lits pourtant je dors au sol et les enfants dorment sur un lit sans moustiquaire avec les gros moustiques partout. Je ne dors même pas la nuit. Je passe mon temps à taper les moustiques sinon ils vont finir les enfants. Les gros gros moustiques. Je tape les moustiques jusqu'au matin. J'ai tout vendu à la maison. Même la marmite, les habits, la bouteille de gaz j'ai tout vendu. Chaque jour l'argent augmente. Je ne sais pas comment je vais faire. Mon mari a fait ce qu'il pouvait malgré son pauvre salaire. Chaque jour ils prennent une boîte de lait et la boîte coûte 5300 fcfa. Svp aidez-moi>>, confie la mère des bébés à camerounweb.com.

Notre tentative d'avoir la version de l'hôpital Laquintinie est restée jusqu'ici infructueuse. Nous avons saisi le Directeur de l'hôpital, le professeur Essomba qui jusqu'ici ne nous a pas encore donné de suite.

Il faut noter que l'hôpital Laquintinie est un hôpital à capitaux publics qui est sensé avoir un service social pour ce genre de cas. D'où vient-il que dans un pays où les citoyens ont droit à la santé, on séquestre des nourrissons dans un hôpital pour 1 million 250 mille alors que les parents ont déjà payé plus de 5 millions ?

Au Cameroun, les femmes meurent en donnant naissance, d'autres préfèrent interrompre la grossesse ou abandonner les bébés dans les rues, celle ci réussit à mettre 3 enfants et est vivante et on la bloque a l’hôpital. Doit-on comprendre par là que les pauvres n'ont plus leur place dans nos hôpitaux ?