Ce sera ce vendredi, 28 octobre 2022 dans le siège des institutions de la République. C'est une décision prise, il y a 48 heures, par Prince Ndedi Eyango, le président national du Rassemblement des artistes-musiciens camerounais (Ramca).
Cette corporation d'artistes-musiciens et plusieurs autres syndicats d'artistes expriment leur ras-le-bol et sont déterminés à lutter contre les maux sempiternels qui minent, depuis des décennies, la gestion des sociétés de droits d'auteur au Cameroun. De manière concrète, Ndedi Eyango, Francis Ateh Bazor, Tony Ngon, Dj Bilik et des groupes d'artistes syndiqués dénoncent le piètre travail de la commission de recouvrement qui suscite des grincements de dents depuis ces derniers mois.
Dans un mémorandum commis par ces théoriciens et praticiens de l'art musical remis aux autorités de la République, le président national du Ramca et des syndicats d'artistes identifient une litanie de problèmes qui se posent avec acuité à leur existence de manière substantielle :
1. L'absence du statut de l'artiste
2. L'instabilité dans la gouvernance des sociétés de gestion collective des droits d'auteur et des droits voisins du droit d'auteur
3. Le banditisme qui règne en maître dans la gestion des fonds liés au recouvrement des droits des artistes.
4. Le combat contre les ennemis des artistes et contre la mafia entretenue par un ancien Président du conseil d'administration de la Cmc soutenu par le ministère de tutelle.
5. L'exigence de la restitution d'un milliard 200 millions de Fcfa, revenu des artistes. Pactole reversé, il y a quelques mois, à un individu dans le cadre de l'apurement de la redevance due aux droits des artistes-musiciens durant la période (2005-2017), dont la première partie a été repartie, en mi-juillet 2022 par les huit membres de la commission de recouvrement.
Pour Ndedi Eyango, "l'heure n'est plus à la parole, mais plutôt à l'action. Nous devons mener le combat dans le but de sensibiliser même les illettrés. Nous avons l'obligation de mener ce combat de la meilleure façon que ce soit pour arriver à bon port. C'est nous, artistes, qui soutenons les institutions de la République. Nous ciblons les ennemis des artistes et la mafia". Relativement à la problématique de l'instabilité dans la gouvernance des sociétés de gestion collective de droits d'auteur, l'ancien président du conseil d'administration de la Socam (Société camerounaise de l'art musical) et ses congénères se posent la question de savoir comment une minorité d'artistes peut détruire une République des artistes et continue de gangrener la Sonacam(Société nationale de l'art musical). La conséquence, qui en résulte, est le dédain affiché par ce groupuscule d'artistes à l'endroit de la majorité de leurs pairs, qui croupit dans un misérabilisme ambiant et dans une paupérisation chancelante.