C’est la panique autour de Cavaye Yegui. Tous les proches du président de l’Assemblée nationale sont sur leur garde. Décidé à retrouver les 50 millions FCFA volés chez lui au village, il a déjà fait arrêter son frère, un notable et une ménagère. A Yaoundé, il met sous pression son directeur de cabinet.

Boukar Ibrahim, puisque c’est de lui qu’il s’agit a été auditionné le 8 décembre par les enquêteurs de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE). Selon les révélations du journal Afrique Intelligence, il a également été entendu à la présidence de la République. Yaoundé veut faire la lumière sur l’origine des documentent qui fuite de l’Assemblée nationale depuis un moment.
« Ils s’intéressent à une énigmatique série de fuites de correspondances ayant eu lieu ces derniers mois. Toutes les lettres portaient la signature du président de l’Assemblée nationale, Cavayé Yeguié Djibril. Or celui-ci, âgé de 83 ans, pilier du régime de Paul Biya, nie en être l’auteur », rapporte le journal.

Parmi les lettres attribuées à Cavaye Yeguie, figure une adressée au président de la transition Mahamat Idriss Deby accusant le député Kamsouloum Abba Kabir de trafic d'armes. Ces différentes lettres supposées être du président de l'Assemblée nationale créent des tensions au sein du parti au pouvoir dans partie septentrionale du pays. En effet le secrétaire général du comité central du RDPC Jean Nkueté avait reçu une lettre accusant le maire Mora Chetima Hamidou et le sultan Ibrahim Talba Malba de causer des problèmes au parti présidentiel dans l'Extrême Nord.

« L’appareil du RDPC est traversé de fortes tensions entre les notables locaux, depuis le décès en septembre de l’autorité historique du parti, Amadou Ali, mais aussi depuis que Cavayé Yeguié Djibril, l’autre cadre de cette région, a commencé à présenter des signes de fatigue. », lit-on dans Africa Intelligence.