• Hamidou était enseignant au lycée de Beka dans le Nord qui a passé 10 ans sans salaire ni matricule
• Il est mort le 8 mars dernier au Nigeria des suites de maladie faute de moyens pour s'approprier un traitement adéquat
• Deux mois après sa mort, le maire de Beka refuse de signer son acte de décès
Tout porte à croire que le Maire de la commune de Beka a un problème particulier avec Hamidou, ce jeune enseignant de sport au lycée de Beka qui a passé 10 sans salaire et est mort parce qu'il n'avait pas d'argent pour se soigner. Il refuse de signer son acte de décès.
Selon des informations qui nous parviennent de sources familiales et des connaissances du feu enseignant, Baba Hamayero, Maire de la commune de Béka située dans la région du Nord, refuse de signer le certificat de décès de feu Hamidou. La raison évoquée par Baba Hamayero, par ailleurs Lamido de la même localité est que Hamidou est mort au Nigeria. Son épouse et les membres de la famille ont fait des tours à la mairie pour essayer de dissuader l'élu local en vain. << La famille a déjà fait des va-et-vient là-bas plusieurs fois mais ça a rien produits. Elle ne sait plus à quel saint se vouer>>, confie à camerounweb.com une source.
Ses collègues enseignants du lycée de Beka ont écrit au Maire le 4 mai dernier pour le mettre en garde et menacent d'entrer en grève jusqu'à ce que le document soit signé. <
exprimé un relâchement ou un découragement, malgré les situations sociales qu'il avant
traversées. Monsieur le Maire, vous n'êtes pas sans savoir que cette pièce constitue l'élément
central pour que le dossier de notre collègue aboutisse. Mais rendue à presque deux (02) mois, cette pièce est encore bloquée dans vos services, sans que nous sachions les véritables raisons qui pourraient justifier une telle situation.
A cet effet, nous enseignants du lycée de Béka, au-delà du mouvement « On a Trop Supporté (OTS) » en cours, continuerons de nous abstenir de toute activité pédagogique jusqu'à signature de cet acte de décès urgemment attendu par les ministères de tutelle.>>, peut-on lire dans la correspondance adressée au Maire dont nous avons eu copie.
En rappel, les Camerounais ont découvert pour la première fois Hamidou sur une photo diffusée sur les réseaux sociaux avec un visage émacié et un corps frêle dans le cadre du mouvement OTS, pour « On a trop supporté » dont il directement devenu le symbole. Il est décédé le mardi 8 mars 2022 à l'hôpital de Jimeta au Nigeria. Après 10 années de précarité, il avait tellement ému l'opinion publique que les autorités venaient de lui accorder son intégration dans la fonction publique. Mais Moins de deux semaines après son intégration à la fonction publique, ses collègues enseignants et l’opinion publique camerounaise apprennent, abasourdis, le décès brusque de ce martyr de la craie. Il avait 49 ans.