Actualités of Sunday, 31 December 2017

Source: www.camerounweb.com

Vœux 2018 : Vincent Sosthène Fouda dame le pion à Paul Biya

Vincent Sosthène Fouda Vincent Sosthène Fouda

Dans son adresse à la nation, Vincent Sosthène Fouda, le président du Mouvement camerounais pour la Sociale Démocratie (MCPSD), a invité les Camerounais à plus de vigilance face aux dérives et à l'enfermement dans lequel veulent les conduire certains.

L’homme dont l’année a été très difficile après une apparition à demi nue sur les médias locaux notamment la chaine de télévision Vision4, a indiqué que les journalistes Patrick Sapack et David Eboutou sont retenus en prison par la seule volonté de l’avocat général de la Cour Suprême avec le soutien du ministre d’État, ministre de la Justice Garde des Sceaux.


Ci-dessous l’intégralité de son discours.


Mes chers Compatriotes, Camerounaises Camerounais bonne et heureuse année 2018

Hier c’était Noël, le temps pour nous de tendre la main à nos proches chez nous et au loin. Comme sur le fil d’une tradition héritée de nos parents.

Pour les Chrétiens à travers le monde, ça a été le moment de célébrer Jésus Christ et son message de compassion et pour nous l’occasion de nous rassembler pour profiter de tout ce qui nous unit.

Aujourd’hui, tournons nous avec espoir et optimisme vers 2018. 2017, a été assez difficile pour ma famille et moi au point où il faut faire de nombreux efforts pour retrouver les moments heureux qui resteront gravés dans ma mémoire. Le décès et les obsèques de maman ont été une occasion pour nous tous, de nous retrouver et de nous souder à nouveau. Ils nous ont permis de réaliser combien de fois vous êtes importants pour nous dans la vie de tous les jours.

Les Camerounais, ce sont des voisins qui aident leurs voisins, des frères et sœurs qui savent tendre la main et saisir aussi celle qui se tend dans la détresse. Ils font rayonner leur chaleur, leur compassion et leur générosité, pas seulement à Noël, mais tout au long de l’année.

Chers compatriotes, Camerounaises, Camerounais, ici et ailleurs,

Au moment où nous entrons en 2018, nous avons tous un rôle à jouer pour faire de notre monde, un monde meilleur. Quand je parle de « notre monde », ce n’est pas au-delà du village voisin, c’est autour de nous que nous devons semer le bon grain, la bonne fleur afin que son parfum puisse aller le plus loin possible.
Donc, en cette période des fêtes et pour l’avenir, engageons-nous à faire une différence.

Que ce soit en donnant un coup de main à un voisin ou en faisant du bénévolat pour une cause qui nous tient à cœur, soyons généreux et incarnons ces valeurs qui nous unissent.
Tendons la main pour écouter les gens présents dans nos vies, qu’ils soient dans la maison d’à côté, de l’autre côté de la colline ou bien autour de notre table.

Pour bâtir un Cameroun meilleur, il faut commencer par agir là où nous travaillons et vivons, dans nos propres communautés, chez nous.
Pendant la période des fêtes, je vous demande aussi de prendre le temps de penser à nos courageuses et courageux militaires, ainsi qu’à leurs familles. La guerre à nos frontières de l’Extrême-Nord est permanente. Un nouveau front de division et de mort s’est ouvert dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest semant mort et désolation. Regardons avec compassion les sacrifices extraordinaires que font nos hommes en tenue pour nous protéger.

Cette année, le gouvernement de la République a encore affaibli l’unité de notre pays – il a plus divisé que rassemblé. Le gouvernement de la République est resté comme amnésique face à de nombreux drames qui ont frappé notre pays, la catastrophe ferroviaire d’Eséka il y a un an, les nombreux accidents de circulation qui ont endeuillé nos familles, les rendant encore plus fragiles et précaires – de nombreux enfants se retrouvent aujourd’hui sans parent et sans soutien ! Les ministères en charge des solidarités nationales ont été aussi absents. Comment expliquer que la République ne soit plus reconnaissante vis-à-vis de ses serviteurs ? Même le mérite camerounais autrefois accordés à nos mamans et aux paysans méritant s'achètent!

Nous invitons le gouvernement de la République parce que c’est lui qui a la légitimité du peuple à s’engager sans tarder sur la voie de la réconciliation avec tous les peuples de notre pays, de faire progresser l’égalité entre les ethnies afin de briser ces barrières qui nous empêchent d’être une Nation.

Nous invitions le gouvernement de la République à être vigilant dans la gestion des deniers du pays, d’aider à la transparence et à la traçabilité des dépenses publiques, afin que les entrepreneurs puissent réinvestir dans le marché locale.
Ensemble, nous devons œuvrer à la création d’une véritable classe moyenne dans notre pays, en créant des emplois de proximité qui ne demandent pas aux travailleurs de long et pénible déplacement à travers le pays.

Tout reste à faire dans notre pays, nous n’avons pas de quoi être fier aujourd’hui. Les droits de l’homme et du citoyen sont en net recule tous les jours dans notre pays – de nombreux prisonniers ont payé leur dette vis à vis de la société il est tant qu’il recouvre la liberté. D’autres attendent dans les couloirs de la justice sans jugement au point où nous pouvons penser qu’ils ont été extrait de la justice pour les livrer à une longue et lente agonie. Nous souhaitons que parmi bien d’autres mais ceux dont les dossiers nous ont été transmis retrouvent rapidement la liberté.

Je pense à Patrick Sapack et David Eboutou retenus en prison par la seule volonté de l’avocat général de la Cour Suprême avec le soutien du ministre d’État, ministre de la Justice Garde des Sceaux. Comment ne pas évoquer le cas de Jean-Marie Atangana Mebera dont les droits à la liberté sont violés en ce moment puisque la Cour Africaine des droits de l’homme a ordonné sa libération. Nous ne pouvons pas ratifier des accords internationaux et ne pas les respecter !

Chers compatriotes, Camerounaises, Camerounais,

l’assassinat violent de Mgr Jean Marie Benoît Bala Évêque paisible de Bafia dont les assassins courent toujours a installé au sein de la société camerounaise un climat d’insécurité sans précédent et une perte de confiance sans équivoque.

Comme par le passé, nous avons porté ce combat en y mettant toutes les forces du Mouvement Camerounais Pour la Social-Démocratie, au nom du respect dû à la vie humaine qui est sacrée. Nous n’avons récolté que mépris et menace de mort.
Je suis fier de m’être engagé dans la vie politique de notre pays, afin de suscité espoir et espérance deux mots au masculin et au féminin qui disent finalement le monde tel que nous le voyons, je suis touché reconnaissant quand je peux donner un peu d’espoir à un d’entre vous, j’ai très hâte de continuer de travailler à vos côtés et pour vous.

De la part de notre famille, mon épouse, tous nos enfants et moi vous souhaitons joie, santé, amour et paix, pour l’année 2018.