Une nouvelle affaire de violence policière secoue la ville balnéaire de Kribi, au Cameroun. Dans un reportage diffusé par Equinoxe Télévision, une chaîne privée basée à Douala, les téléspectateurs ont découvert avec horreur les images d'un homme méconnaissable, le visage marqué par les traces d'une violente agression. Cet homme, Takam Hardis, a été brutalement attaqué par des policiers, laissant des séquelles physiques visibles et une incapacité de travail évaluée à 21 jours par le médecin légiste.
Le reportage, présenté par Joseph Abena Abena, journaliste à la chaîne, relate les événements survenus dans la ville de Kribi. Selon les informations recueillies, six policiers, accompagnés de deux agents en civil, se sont rendus au domicile de Takam Hardis. Un témoin, présent au moment des faits, a décrit la scène : « Ils sont venus avec six policiers et deux en civil. On lui a demandé de monter dans le véhicule, mais il a refusé. Ils l'ont brutalement menotté. Une fille qui passait avec son téléphone a également été battue, et son appareil a été détruit. »
La vidéo, extraite d'une caméra de surveillance, montre les agents de l'équipe spéciale d'intervention rapide (ESIR) faisant irruption dans la résidence de Takam Hardis. La brutalité des forces de l'ordre est manifeste, alors qu'elles le traînent hors de chez lui, tel un « animal », selon les termes du journaliste.
Cette scène choquante a provoqué l'indignation de nombreux observateurs, dont Me Cyril Ngoula, juriste, qui n'a pas caché son incompréhension face à ces actes inacceptables. « Là, c’est encore plus flagrant. Je m'interroge sérieusement si ce sont vraiment des forces de l'ordre qui ont commis cela. Leur rôle est pourtant de garantir notre protection », a-t-il déclaré.
La diffusion de ces images de brutalité policière risque d'aggraver les tensions déjà existantes entre la population et les forces de l'ordre, et relance le débat sur l'usage disproportionné de la force par certains agents.