Le leader du Parti Jouvence, Valère Bessala, a récemment fait une déclaration marquante qui fait grand bruit dans la sphère politique camerounaise. Réagissant à une intervention controversée d'Elimbi Lobe sur une télévision de Yaoundé, Bessala a profité de l'occasion pour critiquer la loi de réhabilitation de certaines figures historiques du Cameroun. Dans un communiqué publié ce 24 février 2025, il n'a pas mâché ses mots, qualifiant Paul Biya de « cynique » et de « rancunier », tout en prophétisant des représailles politiques imminentes, tant à l'encontre de ses alliés que de l'opposition.

Bessala s'appuie sur la loi n°91/022 du 16 décembre 1991, qui vise à réhabiliter des personnalités historiques du pays. Il souligne les incohérences d'inclure dans le même texte des figures aussi opposées que l’ancien président Ahmadou Ahidjo, et ses victimes comme Félix-Roland Moumié et Ernest Ouandié. Selon lui, cette démarche équivaut à « mettre le bourreau et ses victimes dans un même panier », une approche qu'il qualifie de volontairement humiliante à l’égard d’Ahidjo.

Rappelant qu’Ahmadou Ahidjo avait été condamné par contumace deux fois, après la tentative de coup d’État d’août 1983 et celle du 6 avril 1984, Bessala critique la manière dont la réhabilitation d’Ahidjo est mêlée à celle de figures comme Moumié, assassiné en 1960, et Ouandié, exécuté en 1971. « Pourquoi inclure dans un même acte de réhabilitation le bourreau et ses victimes, alors que leurs statuts et les raisons de leurs disgrâces sont totalement différentes ? », s'interroge le leader du Parti Jouvence.

Pour lui, cette manœuvre vise non seulement à humilier Ahidjo, mais aussi à se désolidariser de lui, notamment en ce qui concerne l'exécution d’Ernest Ouandié, où Paul Biya était à l’époque un collaborateur proche du régime. Selon Bessala, Biya utilise la réhabilitation pour réécrire l’histoire à son avantage, en se dissociant des décisions d’Ahidjo tout en préservant son propre héritage.

Plus encore, Bessala va plus loin en avertissant que Paul Biya se prépare à des représailles politiques en octobre 2025. « Attention au 5 octobre 2025 », prévient-il. « Biya se vengera dans son camp et dans l’opposition. Il leur fera un tour ».