Cette initiative s’est tenue à Mfou le 17 janvier dernier lors d’un séminaire sur le thème « les caractéristiques organoleptiques des aliments locaux », chapeautée par la Concertation nationale des organisations paysannes au Cameroun (Cnop-Cam).
« Nous avons pensé qu’il était important de lancer une campagne sur le « consommons camerounais ». Cette formation a pour objectif d’inciter les populations camerounaises à l’adoption de la consommation d’aliments sains et culturellement appropriés et soutenue par une politique favorable aux systèmes alimentaires durables », ainsi se confiait Elizabeth Atangana, l’ambassadrice de la Fao pour les coopératives et présidente de la Cnop-Cam. Elle a poursuivi en indiquant que l’objectif du séminaire était d’encourager « une consommation massive de nos produits, d’abord dans le but d’améliorer la santé des Camerounais. » Elle a rappelé que lorsqu’on mange frais, lorsqu’on mange bio, lorsqu’on mange sain, on réduit conséquemment la facture sanitaire. Le deuxième objectif de cette initiative était de contribuer à la réduction de la balance commerciale, en stimulant une augmentation des produits locaux. C’est déjà établi qu’une dynamique de consommation des produits va encourager la production auprès des agriculteurs qui pourront gagner plus d’argent. Par ailleurs, la Cnop-Cam fait le plaidoyer et la sensibilisation des décideurs dans le but de d’influer sur les lois relativement à la consommation. Par exemple, au niveau de la farine de blé, on peut substituer un pourcentage de blé à une farine locale comme la patate, le manioc et autres. « C’est un ensemble d’activités de sensibilisation liées au plaidoyer auprès des députés. Vous avez vu les députés dans la salle, les chefs traditionnels, et les journalistes parce que c’est eux qui sont les porteurs des voix auprès des populations », confie à la presse Elizabeth Atangana. Bien avant, l’organisatrice du séminaire a indiqué qu’au mois de décembre dernier, il avait été organisé la campagne « je mange africain », « je mange camerounais », avec le soutien du ministère de l’Agriculture et du développement rural, le ministère des Arts et de la culture et le ministère des Relations extérieures. L’objectif étant de contribuer à la transformation des systèmes alimentaires endogènes, de participer à la politique de l’import substitution, substitution prônée par le gouvernement de la République du Cameroun.
Souveraineté alimentaire
L’exposé de l’ingénieur nutritionniste Biyada Armel, a porté sur les caractéristiques organoleptiques des aliments locaux. Ainsi, il a commencé en soulevant la problématique des caractéristiques organoleptiques. Il a poursuivi en énumérant ces caractéristiques : un ensemble formé de trois composantes à savoir, (saveur/goût/arôme), (apparence/condition) et (fraicheur/maturité). Au niveau des paramètres influençant les caractéristiques organoleptiques, il a mis en exergue une kyrielle d’aliments en spécifiant les caractéristiques y afférentes. Par la suite il a parlé de l’art culinaire de quelques sauces camerounaises et comment les alléger. La connaissance des aliments locaux était également une préoccupation. Il y a eu aussi entre autres l’exposé sur quelques aliments locaux et leurs effets sur certaines maladies. En ce qui concerne la souveraineté alimentaire d’une Nation, il a indiqué qu’elle passe par le développement, tant sur le plan de l’agriculture, que sur le plan de la transformation agroalimentaire pour ne citer que ceux-ci. À l’aube des crises alimentaires qu’ont connues l’Afrique en général et le Cameroun en particulier, il est plus qu’urgent que le politique promeut, des investissements dans la production locale des denrées alimentaires. De ce fait, pour avoir une émulation au sein des populations, il est impératif de sensibiliser ces dernières sur la connaissance des aliments locaux, l’itinéraire technique de production, les techniques de gestion post-récoltes, méthode de conservation et de transformation, leur importance sur l’état de la santé. Enfin, il est question de promouvoir la qualité de ces derniers, d’où le thème abordé sur les caractéristiques organoleptiques des aliments locaux. Ce thème est d’importance parce qu’il participe à l’amélioration de la qualité nutritionnelle des produits locaux en vue, préserve une compétitivité, aussi bien national qu’international, de ces derniers pour une meilleure intégration nationale et souveraineté alimentaire.