La tension ne baisse pas dans le Wum. Chaque jour avec son lot de violence. Les violences intercommunautaires ont encore fait des victimes aujourd’hui. Selon les informations relayées par le lanceur d’alerte Nzui Manto, 2 personnes ont été tuées à la machette par des milices Bororos.

« Les tensions entre communautés à Wum ne s'apaisent pas malgré l'intervention des forces de défenses. Les milices bororos animés par un esprit de vengeance après la mort des 4 des leurs ont tués à la machette 2 personnes issues de la communauté Aghem », assure le lanceur d’alerte.

WUM : plusieurs personnes tuées par des peuls qui se vengent de la mort de leurs frères


« Wum est maintenant recolonisé par les musulmans… Faites savoir au monde que le département de la Menchum est colonisée par les musulmans », a déploré un habitant. C’est que depuis ce 26 juillet certains hommes peuls auraient pris d'assaut la ville de Wum dans le département du Menchum de la région du Nord-Ouest, dans une attaque de vengeance. Lundi 25 juillet, les cadavres de quatre hommes peuls enlevés plus tôt ont été retrouvés autour du lac Wum.
« Lorsqu'ils ont découvert il y a trois jours que leurs frères avaient été tués, ils ont aussi commencé à tuer des civils. Ils sont allés à un enterrement, ont tout détruit, tué au moins trois personnes et en ont blessé de nombreuses autres. Nous vivons maintenant dans la peur », raconte un habitant de Wum.
Alors que certains pointaient du doigt les combattants séparatistes pour leur mort, d'autres attribuaient cet acte barbare aux forces de sécurité.
Cependant, des hommes peuls hier 26 juillet, peu après avoir découvert les cadavres, ont décidé d'envahir la ville de Wum, s'en prenant aux habitants et les accusant de neutraliser leurs frères.

Un autre habitant a témoigné que les forces de l'ordre veillaient, mais n'ont rien fait pour empêcher les envahisseurs en colère de faire des ravages sur la population locale.
De nombreux habitants ont été grièvement blessés.
Furieux, les habitants se seraient mobilisés ce matin pour riposter contre les Peuls, mais nous sommes interceptés par les forces de l'ordre qui tentent de les disperser.

Les affrontements violents entre les Peuls et les habitants dans différentes parties de la région du Nord-Ouest se poursuivent sans interruption.
Dans la plupart des cas, les habitants les accusent d'envahir les terres agricoles avec du bétail, avec le soutien des autorités administratives.
Les Peuls, pour leur part, accusent les habitants de se ranger du côté des combattants séparatistes qui à leur tour les attaquent, eux et leur bétail.

Le FON de WUM appelle au calme après des violences intercommunautaires


«Je veux implorer mon peuple de jouer calmement. Les forces de l'ordre ont déjà pris le contrôle. Ils doivent respecter la loi. Ils devraient prendre courage et soigner ceux qui ont été blessés », Fon Bahmbi II a appelé la population au calme et à laisser les autorités gérer la situation.


L'appel intervient à un moment où les forces de sécurité s'efforcent de maîtriser la situation. Lors d'un incident, des coups de feu ont été tirés dans le but de repousser des membres de la communauté Aghem qui avaient organisé une manifestation.
La tension communautaire entre Peuls et Aghems est un problème ancien qui a longtemps été baptisé conflit agriculteurs-éleveurs.

La crise anglophone n'a fait qu'aggraver la seule situation difficile dans cette partie de la région.

Les forces de sécurité ont été à plusieurs reprises accusées d'aider les Peuls contre la population locale. Des rapports de Wum indiquent que les forces gouvernementales ont armé des Peuls pour les aider dans leur lutte contre les combattants séparatistes.

Selon un militant de la société civile à Wum dont nous tairons les noms pour des raisons de sécurité, les Mbororos et les Peuls ont été facilement attirés dans la lutte contre les groupes armés non étatiques car eux aussi ont souffert aux mains des combattants séparatistes à Wum.


« Beaucoup ont été tués, leurs biens détruits, y compris du bétail. Beaucoup d'entre eux ont également été kidnappés et d'énormes sommes ont été payées en rançon. Beaucoup ont également envoyé leur bétail saisi par les hommes armés », a-t-il dit, ajoutant que « les Mbororos ont également commis des atrocités contre la population, notamment des enlèvements contre rançon, des assassinats, des pillages et d'autres formes de destruction ».

On espère que les efforts mis en place pour maîtriser la situation porteront les fruits escomptés et feront revenir la paix.