Selon certains observateurs de la scène politique camerounaise, quand le DGSN Martin Mbarga Nguele parle (lui qui est souvent très discret et silencieux par rapport aux affaires de politique), c'est qu'il y a quelque chose qui se prépare dans l'ombre.
Selon le journaliste Luc Perry Wandji, c'est peut-être une arrestation du ministre des Travaux publics qui se cache derrière le discours dénonciateur du Délégué général de la police nationale.
"Je suis intrigué par la sortie de Mbarga Nguele, dont la plaidoirie (pour le moins inattendue) en faveur des routes de l'intérieur du pays, laisse songeur sur l'état actuel de la solidarité gouvernementale et la 'discipline du parti' au pouvoir. Discipline du parti et solidarité gouvernementale qui n'ont que très rarement fait défaut aux différents gouvernements du renouveau; du moins dans le strict champ médiatique et de la prise de parole publique.
Je veux dire que sous le renouveau, c'est tout sauf banal, de voir un ministre briller par son sens critique et faire valoir sa liberté, pour dire la "vérité", aussi frontalement, à l'un de ses collègues", a écrit le journaliste.
"C'est tout sauf banal de voir les ministres de la république se crêper le chignon en public: ils préfèrent de loin sous traiter le job à la presse à gages; aux snippers embusqués dans les médias. Mais, quelle mouche a donc piqué Mbarga Nguele, pour qu'il en vienne à piquer la mouche ???!! Sous le régime en place, dont les membres brillent le plus souvent par des comportements sectairistes; de sorte que la solidarité gouvernementale ne s'effrite vraiment que lorsque la guerre des égos est devenue intenable, qu'est-ce qui peut bien avoir pu faire sortir le DGSN (délégué général à la sureté nationale) de sa réserve d'homme sage et pondéré ? ", ajoute t-il.
"Je veux savoir, qu'est-ce qui a bien pu se passer, pour que le premier des flics du Cameroun, en arrivent à ce point à prendre en grippe son collègue des travaux publics; et devant les médias du pays; rompant ainsi -ouvertement- avec ses habitudes passablement taciturnes et de discrétion ? Tout laisse croire que les jours qui arrivent vont être compliqués (pour dire le moins) pour le ministre Nganou Djoumessi. Le patron de la police camerounaise vient, à travers sa sortie, de dire le peu d'estime (voire me grand mépris) qu'il a pour son collègue des travaux publics; et entre les lignes, de signifier que des dossiers chauds, relatifs à ses fonctions, sont résolument dans le pipe", renchérit-il.