Un colloque international France-Cameroun dont la problématique porte sur « le contentieux historique » et le « périlleux chemin du Cameroun vers l’indépendance » pourrait se tenir en 2017 au Cameroun, a-t-on appris mardi auprès du comité d’organisation.
Ladite rencontre dont les principaux thèmes seront la Paix, la Vérité historique et la Réconciliation des cœurs et des mémoires devrait permettre une meilleure compréhension de cette période « sombre » du Cameroun, et dont diverses sources demandent notamment une déclassification des archives françaises.
Dans les notes préparatoires, le comité d’organisation représenté par l’ancien ministre de la Recherche scientifique et Technique (MINRESI), Henri Hogbe Nlend, par ailleurs ancien leader du parti nationaliste l’Union des populations du Cameroun (UPC), citant l’ex-Haut-commissaire Pierre Messmer, renseigne qu’il sera question de mieux appréhender la complexité juridique de ce pays.
Et pour cause, « en trois quarts de siècle, de 1885 à 1960, trois colonisateurs : Allemands jusqu'en 1914, puis Français et Anglais, soumis au contrôle de la Société des Nations, entre les deux guerres, et de l'Organisation des Nations Unies, après la Seconde Guerre mondiale ».
A n'en point douter « c'est une situation exceptionnelle. Et la décolonisation du Cameroun sera aussi atypique que sa colonisation : la France accordera l'indépendance à ceux qui la réclamaient le moins, après avoir éliminé politiquement et militairement ceux qui la réclamaient avec le plus d'intransigeance ; dans les régions bassa et bamiléké, l'ordre n'est pas encore complètement rétabli le 1er Janvier 1960, lorsque le Cameroun, sous administration française, devient indépendant. »
A l'occasion de son déplacement au Cameroun le 3 Juillet 2015, le Président de la République française, François Hollande, a rappelé :« la répression particulièrement violente qui a eu lieu au moment de l'indépendance du Cameroun et insisté, dans ce contexte, sur la lucidité avec laquelle les pages les plus tragiques de notre histoire commune doivent être regardées ».
L'objet du présent colloque est de lancer le premier grand débat historique de vérité sur tous les sujets ayant trait à cette période difficile de la relation historique Cameroun-France en vue de créer « les conditions permettant de tourner cette page noire et d'ouvrir la voie à la réconciliation des cœurs et des mémoires entre le peuple camerounais et le peuple français ».
Des participants attendus se recrutent dans les différents secteurs d’activités, en l’occurrence, parmi les historiens, les chercheurs, les responsables politiques, diplomatiques, militaires...camerounais, français, étrangers, internationaux...
Entre 1955 et jusqu’après « l’indépendance octroyée par la France » le 1er janvier 1960, plusieurs régions du Cameroun ont été pilonnées à l’arme lourde par l’armée française, avec des villages entièrement rasés, sans oublier la traque des leaders, militants et sympathisants de l’UPC la parti nationaliste qui militait d’abord pour la réunification des Cameroun de culture anglophone et francophone, avant d’obtenir une indépendance unifiée, ce qui n’était pas au goût de l’administration française qui entendait plutôt installer ses suppôts au pouvoir.