Un analyste d'Emmanuel Igah invité Afrique matin de RFI ce mercredi 18 octobre 2017, suggère que si rien n'est fait, les sécessionnistes pourraient se rapprocher des sécessionnistes biafrais.
Avec Christophe Boisbouvier, le Franco-Nigérian Emmanuel Igah qui dirige Phobos, une société de conseil en géopolitique et en développement est revenue sur les velléités de sécession au Nigéria et le rapprochement avec le Cameroun en crise dans sa partie anglophone en ce moment.
À la question de savoir, s’il peut y avoir des passerelles entre les sécessionnistes du Biafra et les autonomistes du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun, Emmanuel Igah pense que c’est possible.
« Un tel développement n’est pas à exclure. Si les deux pays laissaient cette situation dégénérer – ce sont deux régions qui sont limitrophes, donc il n’est pas impossible qu’il y ait une sorte de synergie qui se produise un peu plus tard. Mais je pense que de la même façon que le Nigeria et le Cameroun coopèrent pour combattre Boko Haram, les deux gouvernements du Cameroun et du Nigeria auront à cœur d’œuvrer ensemble pour qu’une telle éventualité ne se produise pas. Parce que ce n’est pas bon ni pour le Cameroun ni pour le Nigeria qu’on ait une situation d’instabilité dans cette partie du Nigeria et du Cameroun », déclare-t-il au micro de Christophe Boisbouvier.
Selon un rapport du centre d’analyse International Crisis Group (ICG) publié ce jeudi 19 octobre, il y a un risque d’insurrection armée au Cameroun. Le président camerounais, Paul Biya, doit « prendre ses responsabilités » et « agir vite » dans les régions anglophones du Cameroun où la « répression meurtrière » des autorités alimente un risque d’« insurrection armée », met en garde l’ICG.