Actualités of Wednesday, 25 July 2018

Source: investiraucameroun.com

Vers une nouvelle grève à la Campost

Selon le syndicat, de tous les accords et engagements pris rien à ce jour n’a été respecté Selon le syndicat, de tous les accords et engagements pris rien à ce jour n’a été respecté

Le 5 juillet 2018, le personnel de la Cameroon Postal Services (Campost), à travers la section syndicale de l’Union générale des travailleurs du Cameroun (UGTC), a adressé un nouveau préavis de grève au Premier ministre Philémon Yang, pour un mouvement d’humeur projeté le 23 août 2018, sur l’ensemble du réseau de l’entreprise postale publique. C’est le 3ème préavis de grève en sept mois.

Selon le syndicat, de tous les accords et engagements pris aussi bien par les représentants des différentes administrations que par le directeur général, rien à ce jour n’a été respecté. Allusion est ainsi faite au non-respect des engagements pris lors des négociations qui avaient abouti à la suspension, jusqu’au 30 juin 2018, du préavis de grève adressé au gouvernement en avril 2018.

Parmi ces engagements qui avaient permis de rassurer les employés, le personnel cite principalement la promesse du gouvernement de mettre à la disposition de l’entreprise au plus tard à la fin du mois d’avril 2018, une enveloppe de 200 millions FCFA devant servir au paiement du reliquat des salaires gelés à la suite d’une révision à la baisse de la grille salariale finalement contestée par le personnel.

Au rang de ces engagements, il y avait également le début de l’apurement de la dette réclamée à l’Etat par l’entreprise postale ; le paiement du solde de tout compte aux employés retraités ; ou encore le paiement de certains droits dus au personnel depuis 2016 (congés, frais de relève, etc.).

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Au demeurant, bien que les 200 millions FCFA attendus du Trésor public ne soient pas encore débloqués jusqu’ici, trois mois après la date butoir annoncée par le gouvernement, l’on a pu apprendre de sources autorisées que le directeur général de la Campost a dû utiliser les fonds propres de l’entreprise pour satisfaire les attentes du personnel qui étaient au centre de la menace de grève d’avril 2018.

Concrètement, révèlent des sources internes à l’entreprise, au cours des trois derniers mois, une enveloppe de 350 millions FCFA a été débloquée par le DG pour payer les reliquats de salaires gelés du personnel, les arriérés d’allocations de congés des années 2015 et 2016, les arriérés de frais de relève du personnel affecté, la prime de l’assurance maladie au profit de la Mutuelle du personnel, ainsi que le solde de tout compte du personnel retraité ayant leurs dossiers à jour.

Ces révélations démentent les écrits du syndicat auteur du préavis de grève qui fait ainsi abstraction des mesures prises en interne par le DG, et soutient que « rien à ce jour n’a été respecté ». Aussi, certaines sources proches du dossier Campost n’hésitent-elles pas à voir à travers cette sortie des syndicalistes de la Campost, une manœuvre à inscrire dans le contexte très sensible de la prochaine élection présidentielle prévue le 7 octobre 2018.

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Pour rappel, en proie aux difficultés financières depuis 2003, l’entreprise postale publique camerounaise fait face à des charges qui représentent plus de deux fois son chiffre d’affaires, selon un rapport du Comité interministériel mis en place par le gouvernement pour son redressement.

Le même document révèle qu’en 2014, l’endettement de cette entreprise qui réclame elle-même environ 40 milliards FCFA de dette à l’Etat, dépassait déjà la barre de 100 milliards FCFA.