Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement a indiqué dans une adresse à l’attention de l’opinion publique que l’enquête ouverte sur instruction du Chef de l’Etat, chef des armées, a permis de mettre aux arrêts six militaires de l’armée camerounaise.
Les Soldats Ghislain Ntieche Fewou, Jonathan Jacobai Manasse et Barnabas Donossou, les Caporaux Didier Jeannot Godwe Mana et Tsanga, le Sergent Hilaire Cyriaque Bityala et le Lieutenant de vaisseau Etienne Fobassou, sont aux arrêts.
Ils sont soupçonnés d’être les auteurs ou complices des exécutions sommaires des femmes et enfants au front de la guerre contre Boko harram dans la Région de l’Extrême-Nord.
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Ces actes criminels filmés par un personnel de l’armée camerounaise à une date ignorée, sont connus du public au mois de juillet dernier, après la divulgation d’une vidéo montrant des hommes qui seraient des membres de l’armée camerounaise en train d’exécuter froidement des femmes et des enfants soupçonnés d’être des membres de la secte terroristes Boko haram. La scène se serait déroulée à l’Extrême-Nord, la seule Région du Cameroun qui subit depuis cinq ans les exactions de Boko haram, le groupe djihadiste nigérian.
Cette scène a suscité une avalanche d’indignation à travers le monde entier avec un doigt accusateur pointé sur l’armée camerounaise. Des organisations de défense des droits humaines, les organisations des sociétés civiles, les hommes politiques et des puissances étrangères comme les Etats-Unis, ont exigé l’ouverture d’une enquête. En réaction, le gouvernement camerounais a multiplié dans un premier temps des démentis pour nier l’implication des forces de défense camerounaises.
Mais, contre toute attente, le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement a publié hier vendredi 10 aout 2018, un communiqué dans lequel il semble reconnaitre la responsabilité des militaires camerounais dans l’exaction sommaires et extrajudiciaires de deux femmes et deux enfants dans la Région de l’Extrême-Nord.
« A la suite de la publication d’une vidéo mettant en scène des exactions inacceptables perpétrées par des hommes armés contre des femmes et des enfants, le CHEF DE L’ETAT a ordonné l’ouverture d’une enquête pour élucider cette affaire et en établir les responsabilités éventuelles. Ladite enquête a conduit à l’arrestation des personnels militaires suivants : Lieutenant de vaisseau FOBASSOU Etienne. Sergent BITYALA Cyriaque Hilaire, Caporal GODWE MANA Didier Jeannot, Caporal Tsanga, Soldat de 2e classe DONOSSOU Barnabas, Soldat de 2e classe MANASSE Jacobai Jonathan, Soldat de 1e classe NTIECHE FEWOU Ghisiain. Les intéressés ont été mis à la disposition de la justice et feront l’objet d’un procès équitable. Il est bien entendu qu’ils bénéficient jusqu’alors de la présomption d’innocence.
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Le ministre de la communication réitère la détermination du CHEF DE L’ETAT à veiller à ce que les exactions qui peuvent être perpétrées par quelques soldats égarés, fassent systématiquement l’objet d’enquête et aboutissent le cas échéant à des sanctions appropriées » déclare le ministre Issa Tchiroma.
Depuis cette sortie du porte-parole du gouvernement camerounais, des voix s’élèvent pour exprimer une première victoire contre l’injustice et l’impunité. Dans les réseaux sociaux, de vives réactions fustigent ceux qui, lors du déclenchement de cette affaire, ont dénoncé un grossier montage pour nuire au régime trentenaire de Paul Biya. Par exemple, le Professeur Mathias Eric Owona Nguini, avec un excès de zèle et de manière péremptoire, était de ceux qui avaient attribué les crimes commis dans la vidéo querellée à l’armée malienne.
« Quand la chauve-souris et ses amis les cyber-miliciens pro-MRC confondent le Mali et le Cameroun : Tout ça pour discréditer Paul Biya, vilipender l’armée et ternir l’éclat du Cameroun. Leur haine du Renouveau, leur fait perdre le sens de la géographie » avait écrit Mathias Eric Owona Nguini, ex pourfendeur du régime Biya devenu un laudateur du Renouveau..