<< Les mesures prises ou envisagées par le Gouvernement en vue de lutter contre l’inflation au Cameroun>> , étaient le menu principal du Ministre du Commerce Luc Magloire MBARGA ATANGANA, le 8 août 2022 au Hilton Hôtel de Yaoundé, lors de la Première Conférence Semestrielle des Gouverneurs de Région au titre de l’année 2022. Selon lui, le Cameroun a assurément mieux résisté que d’autres Etats dans le monde, en dépit de sa forte dépendance des produits importés. Cette résilience est due aux mesures diverses et variées de soutien du pouvoir d’achat des ménages décidées par le Gouvernement. Le MINCOMMERCE a également sollicité les Gouverneurs aux actions spécifiques et urgentes, pour davantage juguler la flambée des produits locaux...
L ’inflation des prix, en d’autres termes, hausse globale des prix, est un problème qui secoue le monde en général. A la vérité au Cameroun, sur le fond, la clé réside dans l’implémentation effective des «Très Hautes Prescriptions» du CHEF DE L’ETAT, SON EXCELLENCE Paul BIYA, réitérées à maintes reprises, notamment à l’occasion du Comice agropastoral d’Ebolowa, en Janvier 2011, à savoir << Produire ce que nous consommons et consommer ce que nous produisons >>. Le lundi 8 août 2022 au Hilton Hôtel de Yaoundé, à l’occasion de la Première Conférence Semestrielle des Gouverneurs de Région au titre de l’année 2022, Le Ministre du Commerce Luc Magloire MBARGA ATANGANA s’est exprimé sur les mesures envisagées par le Gouvernement en vue de lutter contre cette la flambée des prix au Cameroun(I), le tableau panoramique de l’inflation dans le monde et ses origines (II), avant de conclure par un certain nombre de suggestions ou orientations en termes de prospective. Sur les mesures prises et envisagées par le Gouvernement, le Ministre du Commerce Luc Magloire MBARGA ATANGANA souligne que le Cameroun a assurément mieux résisté que d’autres Etats dans le monde, en dépit de sa forte dépendance des produits importés. Cette résilience est due aux mesures diverses et variées de soutien du Pouvoir d’achat des ménages décidées par le Président Paul BIYA, et mises en œuvre par le Gouvernement, qui se sont traduites par ailleurs par une très forte ponction des ressources destinées au Trésor Public, en guise de contribution du Gouvernement à «L’effort de Guerre». Ces mesures pourraient être classées en trois catégories, sans que cette classification ne soit exhaustive. Il s’agit, soit de l’octroi d’importantes subventions à certains secteurs d’activités et produits, soit de mesures fiscalo-douanières d’allègrement, voire d’exonération, soit enfin de mesures administratives ayant un impact sur la détermination des prix. En d’autres de subventions, le secteur pétrolier est certainement le plus emblématique en la matière, les subventions allouées par l’État, en guise de compensation des manques à gagner subis par les importateurs-marketeurs, ayant permis jusque là de maintenir inchangés les prix à la pompe ou encore ceux du gaz domestique. A titre d’illustration, on peut retenir les chiffres ci-après, qui représentent le montant des manques à gagner à la charge de l’État depuis le mois de Janvier 2022 : Janvier 2022 ( 21 milliards FCFA), Février 2022 ( 35 milliards FCFA) , Mars ( 42 milliards FCFA), Avril 2022 ( 67 milliards FCFA), Mai 2022 ( 70 milliards FCFA), Juin 2022 ( 84 milliards FCFA), Juillet 2022 ( 110 milliards FCFA). En clair, quand un automobiliste se présente à la pompe pour s’approvisionner en super, il paie 630 FCFA/litre, alors que le prix actualisé est de 1.148 FCFA, la différence, soit de 518 FCFA, étant supportée par l’État. En ce qui concerne le gasoil, le prix à la pompe, acquitté par les usagers, est de 575 FCFA/Litre, contre un prix réel de 1.112 FCFA, soit une différence de 537 FCFA supportée par l’État. Pour ce qui est du gaz domestique, les consommateurs continuent de payer la bouteille de gaz domestique de 12, 5 kgs à 6500 FCFA, alors que le prix réel est de 14.000 FCFA, soit une différence de 7500 FCFA/bouteille, que l’État prend à son compte pour soulager les ménages. Dans cette rubrique des subventions, on peut également citer le cas de la farine de blé, en sus des différentes autres mesures fiscalodouanières, bénéficie, depuis le mois de Juillet 2022, d’une subvention décidée par le Président Paul BIYA, de 2500 FCFA par sac de farine vendu, ce qui représente un coût mensuel, à la charge du Trésor PUblic, de l’ordre de Cinq milliards ( 5.000.000.000 ) de FCFA. En matière de mesures fiscalo-douanières, elles concernent la quasi intégralité des produits importés au rang des quels : 1- Le Blé : ( Exonération de tous doits et taxes de douane depuis 2008; Suspension de la redevance de pesage ; Suspension du paiement de la redevance de passage ; Exemption de la soumission au Programme d’Evaluation de la Conformité Avant Embarquement ( PE CAE ); Suspension de l’acompte d’impôt sur le revenu. 2- Le Riz : Ouverture régulière des quotas spéciaux à l’importation bénéficiant de l’accompagnement ci-dessous détaillé : - Exonération totale des droits et taxes de douane ; - Suspension du précompte sur ventes ; - Suspension des taxes de pesage et d’encombrement prélévées au niveau des places portuaire. 3- L’huile de palme brute : Ouverture des quotas à l’importation pour compenser le déficit de la production nationale et octroi des mesures spéciales d’accompagnement ci-après : Exonération de la TVA, application du taux de droits de douane réduit de 5%. 4- En ce qui concerne le poisson, l’application d’un taux de droits de douane réduit de 5%, l’exonération de la TVA. Sur les matériaux de construction, le fer à béton par exemple bénéficie depuis toujours d’une exonération totale des droits et taxes de douane à l’importation et d’autres avantages spécifiques. Quant au ciment, il acquitte un droit de douane réduit de 10% pour le clinker et bénéficie d’autres mesures fiscalo-douanières avantageuses. Par dessus tout, toutes les entreprises bénéficient, depuis le mois de novembre 2021, en termes de fret maritime, de l’abattement de 80% du montant à intégrer dans la valeur en douane. Pour ce qui est des mesures administratives ayant un impact sur la détermination des prix, l’on peut citer la publication récente de la liste des biens et services dont les prix et tarifs sont soumis, soit à la procédure d’homologation préalable, soit à celle du dépôt préalable des barèmes. Il s’agit, au total, d’une liste de 17 produits essentiels, dans le second cas. Le Gouvernement aura tout mis en œuvre, en tout cas ce qui est à son pouvoir, pour juguler l’inflation au Cameroun, en sus des opérations spéciales de vente promotionnelle, grand public, à prix coûtant, des produits de grande consommation. Cette campagne limitée jusqu’à présent aux seuls produits alimentaires, sera étendue dans les très prochains jours au ciment ou à d’autres spéculations. Elle est présentement en cours de déploiement. Cependant, si des actions rigoureuses sont menées en matière de produits importés, mentionne le Ministre du Commerce, il reste le cas des produits fabriqués localement, notamment les produits agricoles, qui eux aussi subissent des fortes amplitudes de prix qui ne sont pas toujours explicables, ni justifiables. En termes de prospective, Luc Magloire MBARGA ATANGANA a sollicité les Gouverneurs des actions spécifiques et urgentes, pour davantage juguler l’inflation des produits locaux. Les Patrons de Région disposent en effet des instruments juridiques nécessaires pour ce faire. Car l’arrêté N 0095/MINCOMMERCE du 14 avril 2022 fixant la liste des produits et services dont les prix et les tarifs sont soumis à la procédure d’homologation préalable, stipule expressément et à dessein ce qui suit << La liste des produits du Cru soumis à la procédure d’homologation préalable au niveau local est arrêté par chaque Gouverneur en fonction des spécialités de chaque Région>>. Il est donc urgent, souligne le Ministre du Commerce, de la part des Gouverneurs de s’attaquer à ce chantier, pour mettre fin aux dérives observées sur les prix des produits du Cru, dérives qui compromettent la mise en œuvre efficiente et l’impact attendu des mesures de lutte contre l’inflation initiées par le Gouvernement. C’est le sens de la politique de l’impact-substitution, dans le cadre de la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030. Les Collectivités Territoriales Décentralisées ont un rôle de premier plan à jouer à cet égard, sous le regard vigilant des Autorités administratives locales, au nom de la Décentralisation Économique. Elles doivent être des acteurs engagés dans le processus de la relance de la production au Cameroun.