Jusqu’à l’affaire Martinez, nombre de personnes ne connaissaient pas l’existence de Justin Danwe. Pourtant, il est le Chef commando qui a coordonné l’enlèvement puis l’assassinat de Martinez Zogo, selon ses propres déclarations.

Depuis tout ce temps, Le directeur de la DGRE, le service de contre-espionnage camerounais, le lieutenant-colonel Justin Danwe s’était fait discret à tel point qu’une seule photo, un peu floue de lui était disponible. Selon Jeune Afrique, les rares personnes qui se souviennent avoir croisé son chemin, lors des années de collège à Ngaoundéré, dans le nord du pays, affirment pour la plupart avoir perdu sa trace. Toujours selon cette même source, ses proches et ses collègues quant à eux, se refusent de faire la moindre déclaration sur lui.

Tout ceci n’est pas vraiment une surprise quand on connait la fonction de ce dernier. Les espions sont réputés pour leurs discrétions.

Mais, tous les camerounais s’accordent sur une chose : après ses déclarations, il est clair que Justin Danwe est impliqué dans le meurtre de Martinez Zogo. Les déclarations en question rendues publiques par Reporters sans frontières ont permis son arrestation et des autres personnes impliquées quelques jours après la découverte du corps sans vie de Martinez Zogo.


« (…) Selon Justin Danwe, Jean-Pierre Amougou Belinga aurait asséné des coups au journaliste dans le sous-sol de son immeuble. L’homme d’affaires aurait alors appelé Laurent Esso, le garde des Sceaux dont il est proche, afin de lui demander quel sort réserver au présentateur radio. D’après ce témoignage, le ministre, un des hommes les plus puissants du régime, lui aurait alors répondu de “finir le travail” pour éviter une nouvelle affaire Paul Chouta, un journaliste laissé pour mort au bord d’une route l’année dernière, après avoir été passé à tabac par un mystérieux commando, qui n’a jamais été identifié.

L’homme d’affaires n’aurait pas assisté à la “fin du travail” que Justin Danwe reconnaît avoir effectué avec ses hommes. Selon des informations obtenues d’une source médicale par RSF, le corps du journaliste a été sévèrement mutilé : doigts coupés, multiples fractures au niveau des bras et des jambes, barre de fer enfoncée dans l’anus… ».