Un colonel camerounais détaché à l'ambassade de son pays à Paris est accusé de viols sur sa fille mineure par la justice française. Le militaire de 47 ans, qui est attaché de défense adjoint, n'a cependant pas été interpellé, ayant immédiatement invoqué son immunité diplomatique lorsque les policiers l'ont contacté.

Selon les informations de Jeune Afrique, l'ambassade du Cameroun à Paris a dénoncé une version des faits "tronquée" et a assuré que l'agent mis en cause avait été "brutalisé dans son espace" et avait toujours "coopéré" depuis le début de l'affaire. L'ambassade a également affirmé que les domiciles du militaire, qui sont considérés comme des locaux diplomatiques et sont donc protégés par la Convention de Vienne, avaient été "violés et perquisitionnés" à deux reprises en son absence et sans l'autorisation de l'ambassadeur camerounais en France.

L'ambassade a par ailleurs exprimé son indignation face au comportement répété de la police française envers les agents diplomatiques et a déclaré vouloir que "toute la vérité soit révélée" dans cette affaire, qui est selon elle "d'une extrême gravité". Toutefois, l'ambassade estime que "aucune vérité ne peut être manifestée lorsque les autorités policières violent les règles de procédures dès le départ".

La Convention de Vienne stipule qu'un agent diplomatique étranger ne peut être arrêté ou détenu, sauf en cas de flagrant délit. L'ambassade du Cameroun a assuré avoir noué un dialogue avec le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères français sur cette affaire, qui tend selon elle à "ternir l'image de marque du Cameroun". Contacté par Jeune Afrique, le Quai d'Orsay n'a pas répondu aux sollicitations.