La Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (CNDHL) du Cameroun a dénoncé «le non respect de la liberté d’expression, de réunions et de manifestations publiques, l’interruption de l’accès au réseau Internet dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest».
Dans un rapport consécutif à des missions d’enquête dans ces régions anglophones, en proie à des violences depuis décembre dernier, du fait de revendications de fédéralisme, voire de sécession, elle fait état d’un sentiment généralisé de peur et de suspicion, un état d’urgence de fait ayant été instauré par les autorités dans ces zones perturbées.
L’organisme public dénonce «le recours disproportionné à la force, dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre», mais également des actes de torture et des traitements inhumains ou dégradants ainsi que des cas de pertes en vies humaines et de destruction de biens.
Avant d’égrener un chapelet de 15 propositions pour une sortie rapide de la crise, la CNDHL s’insurge contre la détention des mineurs dans les prisons ainsi que la non prise en charge de maladies.
On rappelle que 31 personnes, parmi les 61 en détention, sont actuellement en instance de jugement devant le tribunal militaire de la capitale du pays, Yaoundé, dans le cadre des manifestations violentes qui ayant secoué le Nord–Ouest et le Sud-Ouest depuis décembre 2016.
S’exprimant mercredi dernier à l’occasion d’une conférence de presse, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, a précisé que les concernés font partie des 82 individus interpellés, dont 21 ont été remis en liberté à ce jour.
Les personnes en instance de jugement, qui encourent la peine de mort ou l’emprisonnement à vie, sont accusées d’actes de terrorisme, d’hostilité contre la patrie, de sécession, de révolution, d’insurrection, d’outrage au président de la République, aux corps constitués et aux fonctionnaires, de rébellion en groupe, de guerre civile, de propagation de fausses nouvelles et d’apologie de crimes.