« Femmes, quittez les mariages toxiques. Quittez les hommes violents », conseille N’zui Manto sur les réseaux sociaux. Le lanceur d’alerte relaie le témoignage d’un gendarme ayant travaillé sur l'affaire Diane Yangwo qui secoue actuellement la toile.

Grand frère, demandez à nos sœurs de souvent écouter les conseils. Je suis le premier à interpeller ce monsieur, il était en service à la SCB de Bonanjo, au service courrier. Cette femme s'est présentée dans nos bureaux afin de déposer une plainte contre lui pour violence conjugale.

Toute mince, fatiguée, délabrée, avec des cicatrices récentes, voyant son état, nous avons décidé d'informer directement notre chef d'unité qui a décidé d'interpeller le monsieur. Une fois à son service, il n'a pas hésité à me suivre, et j'ai vu en lui une personne qui savait ce qu'il faisait et sur qui il comptait.

Lors de son audition par mon chef, il n'avait aucun regret et était prêt à recommencer, son oncle de même teint que lui donc, je préfère taire le nom, est venu gronder la fille du fait qu'elle soit venue se plaindre devant les autorités. Pourtant, la fille subissait ses violences depuis et il était au courant.

Mais la chose qui m'a le plus fait mal, c'est le fait que la fille était contre le fait de mettre son mari en garde-à-vue et le déférer, tous ce qu'elle voulait, c'était regagner son domicile conjugal, car celui-ci l'avait battue et jetée hors du portail.

Elle allait en transport au boulot, mais avait acheté une voiture pour son mari, c'est elle qui lui a trouvé le boulot à la SCB. Malgré les multiples conseils de toute mon unité (de quitter ce mariage) et face à la réaction de l'oncle de son mari, elle a décidé de rentrer chez elle.

Face à son comportement, je me suis désintéressé du dossier et mon chef a fait la procédure et l'a transmis au parquet. Quelques mois plus tard, je l'ai aperçue dans une autre unité le bras cassé, en train de déposer une autre plainte contre le même monsieur. Vos vies valent plus que le titre de mariage.