• Chantal Biya n’a pas apprécié les propos tenus par Dieudonné Essomba dans « Club d’Elites
• Le chroniqueur a été viré
• Le remanient ministériel tarde
Paul Biya a-t-il toujours toutes ses facultés pour gouverner le Cameroun ? L’analystes politique et économiste Dieudonné Essomba en doute. Profitant de la célébration des 89 ans du président de la République, le désormais ex chroniqueur de Vision 4, a déclaré que le président de la République ne peut rien faire sans son épouse. Il fait un lien avec le remaniement ministériel qui tarde à s’opérer. Pour celui-ci, il n’est pas exclu que ce soit la première dame qui s’oppose au renouvellement de l’exécutif. Chantal Biya a en effet placé plusieurs de ces proches dans le gouvernement et au palais présidentiel. C’est le cas du ministre secrétaire général de la présidence Ferdinand Ngoh Ngoh et du directeur adjoint du cabinet civil de la présidence de la République Oswald Baboke. Selon une source proche de la présidence de la République, la première dame n’a pas apprécié la sortie de Dieudonné Essomba. Pour calmer sa colère, le président du groupe l’Anecdote a pris la décision de se séparer de son chroniqueur. Il a demandé aux journalistes de son groupe de presse d’en faire une large diffusion.
« A 89 ans on ne peut pas gérer un pays. Lui et ses amis doivent balayer le plancher (…) Si Biya était en capacité de gérer ce pays nôtre Chantal ne se permettrait pas de se disputer le toit de sa voiture pour saluer un public alors qu aucun texte de notre constitution ne lui confère cette posture (…) Cette image traduit clairement le fait que Biya ne peut pas écrire un texte de remaniement par exemple de son gouvernement et le publier si sa femme n’est pas d' accord. Elle l arrachera et le jettera », a déclaré Dieudonné Essomba sur Vision 4.
Ces femmes faiseurs de roi
La discrétion, telle est la particularité de Nathalie Moudiki. Inconnue du grand public, elle est l’épouse d’Adolphe Moudiki, le directeur général de la Société nationale des hydrocarbures (SNH) et ami d’enfance de Paul Biya. Elle ne se contente pas uniquement du réseau d’influence de son marie. Nathalie Moudiki a créé son propre cercle d’amis hauts placés dans le sérail. Elle est l’une des plus fidèles collaboratrices de la première dame Chantal Biya. Au sein de l’Association Cercle des amis du Cameroun (Cerac), elle occupe le stratégique poste de trésorière. Si officiellement cette organise a pour but de venir en aide aux personnes nécessiteuses, elle constitue le lieu où se scelle et se descelle le sort de plusieurs barons du régime.
« L’autre patronne de la SNH, qui travaille à la direction du département juridique, est une femme de moins de cinquante ans, et pas n’importe laquelle : l’épouse du directeur général, Nathalie Moudiki, née Engamba. Mariée à Adolphe Moudiki depuis 2000, elle est sans doute l’une des femmes les plus puissantes du pays après Chantal Biya. Amie intime de cette dernière, trésorière du Cercle des amis du Cameroun (Cerac, association fondée par la première dame et qui rassemble la quasi-totalité des épouses de ministres et dignitaires camerounais), elle dispose d’une influence non négligeable à la présidence, à la fois auprès d’Oswald Baboke et de Samuel Mvondo Ayolo, respectivement directeur de cabinet adjoint et directeur de cabinet de Paul Biya », révèle Jeune Afrique.
En effet, en plus de ses relations particulières avec Chantal Biya Nathalie Moudiki est également le bras droit de son mari à la SNH. Adolphe Moudiki devenu vieux à 83 ans, il passe le clair de son temps en France et ne s’occupe que des dossiers ultrasensibles. L’Union d’Alphone et Nathalie est avant tout stratégique.
« En 2000, le patron de la SNH a 62 ans. La nouvelle venue, une trentaine d’années de moins. Fille d’Émile Engamba, un très proche ami de Paul Biya, elle gravite dans les cercles du pouvoir camerounais depuis son enfance. Sa famille, des Bulus originaires du village de Zoum, a ses racines à quelques encablures de celle du président, à l’entrée de Sangmélima. Par ricochets, Adolphe Moudiki n’est donc pas non plus un inconnu pour elle. Son père et lui sont des intimes et elle-même a obtenu depuis peu un emploi à la SNH. L’idée de réunir les Moudiki de Bonamouti et les Engamba de Zoum émerge, non sans provoquer quelques réticences. Finalement, le 8 juillet 2000 à Poitiers, en France, Adolphe Moudiki épouse en secondes noces Nathalie Engamba », précise Jeune Afrique .