Le chef de l'Etat camerounais Paul Biya vient d'annoncer de nouvelles mesures afin d'éviter le gaspillage des ressources financières de l'Etat. Suivant les directives de ce dernier, le gouvernent devrait aménager le prochain projet de loi de Finances de manière à rationaliser davantage les dépenses dans la fonction publique.
C'est la seconde fois en trois ans que le président de la République du Cameroun, Paul Biya, exprime son inquiétude au sujet des excès dans les dépenses publiques. Cette fois-ci, le chef de l'Etat s'est attaqué au gaspillage des ressources financières publiques. Dans une récente circulaire dévoilant les orientations sur l'élaboration de la loi des Finances 2018 qui sera votée en fin d'année, le président Biya a demandé à ses collaborateurs de prendre certaines mesures afin d'endiguer le gaspillage des ressources budgétaires. Au rang de ses instructions, le président recommande, par exemple, la définition de quotas de consommation des appels téléphoniques dans l'administration, selon les responsabilités et la hiérarchie. Le président camerounais s'attaque ainsi à une ligne de dépenses quasi incontrôlées et qui sapent les finances de l'Etat.
Le gaspillage constaté dans le segment de la téléphonie dans l'administration publique est devenu pratiquement alarmant. En septembre dernier, Cameroon Telecommunications (Camtel), la société camerounaise des télécommunications, avait lancé un processus de recouvrement de factures impayées. Il s'est révélé que l'ensemble de l'administration publique et les entreprises étatiques devaient à l'opérateur des arriérés de consommation téléphoniques évalués à 65 milliards de francs CFA.
Plusieurs entreprises de l'Etat étaient concernées: Cameroon Radio Television (CRTV), organisme public de radio et télédiffusion, avec une dette de 4 milliards de Fcfa ; la Société de presse et d'édition du Cameroun (SOPECAM) avec 1 milliard de Fcfa ; et Camair Co., la compagnie aérienne nationale, avec 200 millions de Fcfa. Des chiffres qui ont provoqué l'indignation dans le pays. Ces factures représentent dans l'ensemble, environ 60% des fonds investis pour la construction du second pont sur le Wouri et 65% de la masse salariale mensuelle des agents de l'Etat.
Rationaliser les dépenses
La préoccupation concernant les dépenses inutiles au sein de l'administration camerounaise est partagée par la quasi-totalité des dirigeants. Au gouvernement, on pense qu'il faut rationaliser le train de vie de l'Etat pour y remédier. En janvier dernier, à la suite d'une intervention du ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, sur la question, le Conseil du cabinet a montré son intérêt et a décidé de mettre en place une politique budgétaire appropriée.
Celle passe «notamment par la réduction significative du train de vie de l'Etat et la rationalisation des dépenses de transfert» et «le respect scrupuleux des quotas d'engagement trimestriel, le plafonnent des virements de crédits et la rationalisation des dépenses de consommation courante» pour tous les services d'Etat.