C'est un soulagement pour Sa Majesté Voutsou Dairia, lamido de Bougoudoum. Il est enfin libre de ses mouvements. L’autorité traditionnelle avait été enlevé par des Tchadiens qui l’accusaient de complicité de vol de bétail. Quelques jours avant son enlèvement, des tchadiens ont été agressés et dépouillés dans sa localité.
C’est donc en guise de représailles qu’il a été enlevé. Les ravisseurs ont été particulièrement violents avec lui. « J’avais demandé à être évacué sur Bongor ou Ndjamena. Ce qu’on ne me dit pas si je suis aux arrêts. J’ai été enlevé du Cameroun par des gens qui voulaient me tuer. C’est grâce à l’intervention des gendarmes de Holom-Ngamé que je suis encore en vie. J’ai été frappé avec la machette, des gourdins et on a tiré sur moi. Je ne sais pas pourquoi on me retient encore ici. Je suis une victime », raconte-t-il.
Le chef traditionnel revient sur les circonstances de son enlèvement.
« J’ai été informé par téléphone, vers minuit, qu’une personne de mon canton était décédée dans le village de Holom-Gamé. J’ai donc immédiatement contacté le sous-préfet et le commandant de brigade. Le matin, je me suis rendu sur les lieux avec un chef de mon canton. Cependant, dès que les gens ont aperçu mon véhicule, ils ont commencé à crier. Lorsque j’ai interrogé les gendarmes présents sur place, ils m’ont répondu qu’ils avaient terminé leur constat. J’ai voulu m’adresser à la population, sans réaliser que celle-ci venait du Tchad. J’ai entendu une personne dans la foule dire que si c’est le lamido de Bougoudoum, il fallait qu’on l’exécute ou qu’on l’emmène avec eux (SIC). J’ai alors répondu que je venais simplement pour comprendre la situation. À cela, il a répliqué en disant que j’étais le grand voleur. C’est étrange, car en tant que chef de canton, je ne peux pas demander à ma population d’aller voler », précise-t-il.
Selon les informations, Sa Majesté Voutsou Dairia a recouvré la liberté grâce à l’intervention des autorités camerounaises. Ses soins médicaux sont pris en charge par la partie tchadienne.