Pour dénoncer la gestion du pays depuis 36 ans par le régime de Paul Biya, certains partis politiques d’opposition ont désobéi à certaines conditions de participation au défilé de la fête nationale de l’Unité.
Dans une circulaire publiée cinq jours avant le défilé du 20 mai marquant la célébration de la Fête nationale, le préfet du département du Wouri, Région du Littoral, président de la sous-commission du défilé des partis politiques indiquait que « seule l’effigie du Président de la République sera exhibée et les chansons antipatriotiques sont interdites » ce dimanche 20 mai 2018 pendant le défilé.
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Ce jour à la place de la Besseke à Douala, le Social democratic front (SDF) a défilé sans l’effigie de Paul Biya à défaut de brandir celle de son chairman Ni John Fru Ndi. En outre, les militants du parti leader de l’opposition ont chanté à gorge déployée « Paul Biya, le pays va mal ». Un chant presque antipatriotique dans lequel ils dénoncent la gestion du pays depuis 36 ans par le Régime Biya.
A Yaoundé, au Boulevard du 20 mai, les militants du SDF, empêchés de défiler avec des pancartes portant des slogans, ont réussi à dissimuler sous leur tenue de parti, des messages hostiles au gouvernement. On l’a découvert quand, devant la tribune présidentielle, certains militants ont soulevé leur tenue pour faire apparaitre le message. D’autres militants toujours du SDF, se sont purement et simplement déshabillés, laissant leur torse nu.
« On n’est pas venu défilé. On est venu manifester notre mal vivre dans ce pays. Comme les autorités administratives interdisent systématiquement nos manifestations, il était question pour nous de profiter de ce défilé pour dire au monde entier que le Cameroun est en deuil. Paul Biya et son armée tuent nos compatriotes anglophones et refusent tout dialogue sincère pour ramener la paix dans les Régions anglophones. Nous ne sommes pas pour la sécession mais nos frères et sœurs des Régions en crise posent des revendications justes. Le gouvernement fait la sourde oreille. On a marché torse nu pour dire que rien ne va plus dans ce pays, qu’on risque le chaos total et qu’il est encore temps de se mettre d’accord pour sauver ce pays » explique un cadre de la branche régionale SDF du Centre.
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Avant le SDF, les militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) ont traversé la tribune présidentielle les mains sur la tête. Ils ont affiché le même geste à Buea, chef-lieu du Sud-Ouest, l’une des Régions en proie à une crise socio-politico-sécuritaire qui dure depuis presque deux ans.