Il y a quelques jours déjà que circulent sur Internet des informations, des images notamment, selon lesquelles le directeur de la Commission nationale de lutte anti-corruption (CONAC) agence du sud, aurait été arrêté.
Les trois images en question décrivent en effet trois scènes différentes. La première est une chambre située dans un étage supérieur d’un immeuble dans laquelle sont disposés sur le sol, 6 cartons et 8 valises remplis de billets de banque usés, qui ne ressemblent visiblement pas au FCFA. D’après les auteurs du fake news, ce serait la somme d’argent qui aurait été retrouvée dans les locaux du supposé « directeur » de l’antenne régionale de la CONAC, par les agents de la gendarmerie nationale.
La deuxième image associée, est celle d’un homme pieds nus, menotté dans ce qui semble être un poste de gendarmerie à l’entrée duquel un soldat armé est posté. L’homme, la cinquantaine entamée, fait office de directeur de la CONAC. La dernière scène enfin, présente une salle pleine d’argent dans laquelle sont rangés sur une étagère, 200 paquets de billet de 10 000 FCFA soit un total d’environ 200 millions de FCFA qui serait, toujours selon les auteurs de l’intox, la deuxième partie du corps du délit.
Photo-montage
En réalité, toutes ces images sont d’origines différentes et le fruit d’un montage méticuleux pour certaines. La première par exemple, est tirée d’un article intitulé « Brésil / corruption : plus de 16,3 millions de dollars saisis dans une cache », publié le 06 septembre 2017 sur le site www.lacroix. com. Pour dissimuler leur supercherie, les internautes ont fait disparaître à l’aide d’un logiciel de montage photo, les deux agents (blancs) de la police brésilienne qui apparaissent sur la photo originale illustrant l’article de l’Afp.
La troisième image également est une duperie. Elle est en fait la photographie qui accompagnait le post d’un internaute camerounais sur Facebook il y a une semaine, dans lequel il disait être enfermé dans le trésor d’une banque avec des millions de francs alors que lui-même gagne à peine 50 000.
Enfin, la dernière clé qui permet de comprendre la tromperie est liée à la structure administrative de la commission nationale de lutte contre la corruption. L’organe fonctionne en effet dans un modèle centralisé dans lequel tous les services sont gérés depuis le siège de l’institution situé dans la ville de Yaoundé, la capitale du Cameroun. Voilà qui permet de comprendre qu’il s’agit bien d’un fake news. Chers internautes, n’oubliez donc jamais que tout ce qui circule sur les réseaux sociaux n’est pas forcément de l’infirmation.