Actualités of Thursday, 11 January 2018

Source: www.camerounweb.com

Voici le discours qui a failli basculer le Cameroun dans le chaos

Paul Biya a failli être renversé en 1984 Paul Biya a failli être renversé en 1984

Deux ans seulement après son accession au pouvoir, le président Paul Biya a failli être renversé par un coup d’Etat qui aurait sûrement plongé le Cameroun dans un chaos à l’époque. C’était le 6 avril 1984.

Ci-dessous est le discours des putschistes lors de ce coup d’Etat manqué:

« Camerounaises, Camerounais, l’armée nationale vient de libérer le peuple camerounais de la bande à Biya, de leur tyrannie, de leur rapine incalculable, inqualifiable. Oui, l’armée a décidé de mettre fin à la politique criminelle de cet individu contre l’unité nationale de notre pays. En effet, le Cameroun vient de vivre, au cours de ces quinze derniers mois qu’a duré le régime Biya, les heures les plus noires de son histoire.

Son unité mise en péril, sa prospérité économique compromise, la réputation ternie. Chers compatriotes, vous avez tous été témoins de l’horrible comédie jouée par le pouvoir défunt, qui se permettait de parler de libéralisme, de démocratie et d’intégration nationale, alors que chaque jour son action bafouait de façon scandaleuse ces hautes valeurs. Les libertés fondamentales des citoyens, telles qu’énoncées par la Déclaration des droits de l’homme, n’étaient jamais respectées.

La Constitution était ballottée au gré des humeurs de la politique politicienne; le gouvernement et ses agents, propulsés à la tête des rouages de l’État, agissaient non pour servir la nation, mais pour se servir. Oui, tout se passait comme s’il fallait se remplir les poches le plus rapidement possibles, avant qu’il ne soit trop tard. Et en effet, c’était bien de cela qu’il s’agissait. Enfin, vous pouvez juger du discrédit jeté sur le Cameroun par la parodie de justice que constitue le dernier procès.
Aussi, il était temps de trancher le noeud gordien.

Aujourd’hui, grâce à Dieu, mes chers compatriotes, le cauchemar est terminé. L’armée, sous l’impulsion de jeunes officiers et sous-officiers prêts au sacrifice suprême pour la nation, regroupés au sein du mouvement “J’ose”, entend redonner sa pleine signification à l’unité nationale et rétablir la détente et la concorde entre les citoyens. (...) Les liaisons aériennes, terrestres, maritimes et les télécommunications sont suspendues jusqu’à nouvel ordre. Le couvre-feu est institué sur l’ensemble du territoire national de 19 heures à 5 heures du matin.

Par ailleurs, la Constitution est suspendue, l’Assemblée nationale est dissoute, le gouvernement est démis, tous les gouverneurs de provinces sont relevés et, enfin, sur le plan militaire, les officiers supérieurs exerçant le commandement d’unités opérationnelles sont déchargés de leurs fonctions. L’officier subalterne le plus ancien dans le grade le plus élevé prend le commandement (...) ».