Après sa sortie, vendredi 24 mars, des locaux du Secrétariat d'État à la défense (SED), où il a été auditionné dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte contre lui pour des charges liées à la crise qui secoue les régions anglophones, le puissant avocat Maître Akere Muna est « convaincu de n'avoir commis aucun délit ».
Il réaffirme son amour pour le Cameroun et dit clairement qu'il « continuera toujours de s’exprimer dans l’intérêt d’un avenir meilleur » et que seule « sa conscience demeure son juge » alors que son sort se joue actuellement au sein du sérail, entre les mains du Commissaire du Gouvernement qui décidera de l'opportunité oui ou non de le convoquer à nouveau.
Dans un message posté sur sa page Facebook, Akere Muna, figure de proue de la lutte anticorruption, remercie tous ceux qui se sont souciés de lui et se sont inquiétés pour sa sécurité à l'annonce de sa convocation .
Ci-dessous l’intégralité du message d'Akere Muna aux Camerounais
Communiqué du Bâtonnier Akere Muna après les événements de cette semaine:
Le 20 Mars 2017, j’ai reçu une convocation me sommant de me présenter au Secrétariat d'État à la Défense en charge de la Gendarmerie (SED) le Mercredi 22 Mars 2017. Du fait d’engagements pris antérieurement à cette convocation, j’ai été contraint d’informer le SED de mon intention de respecter mes engagements professionnels en Afrique du Sud prévus le même jour et m’empêchant d’honorer ladite convocation à cette date. Je me suis toutefois proposé de me présenter dans ses services une fois de retour au Cameroun, le Vendredi 24 Mars 2017.
Vendredi 24 mars, je me suis rendu au SED accompagné du Bâtonnier de l’Ordre des Avocats du Cameroun, de quatre anciens Bâtonniers du Cameroun, ainsi que de nombreux avocats au Barreau du Cameroun. À mon arrivée, j’ai trouvé plus d’une centaine d’avocats qui attendaient déjà à l’extérieur du SED et qui ont continué d’attendre pendant tout le temps que je me faisais interroger par un lieutenant de la Gendarmerie Nationale. Les accusations portées contre moi sont les suivantes :
- Hostilité contre la patrie
- Apologie du terrorisme
- Sécession
- Révolution
- Insurrection
- Atteinte à la sécurité de l'État
Elles découleraient de deux articles que j’ai écrits et qui ont été publié dans le Quotidien Le Jour. Le premier, publié le 19 Décembre 2016 et intitulé « La Nature Inévitable du Changement », portait sur l’inutilité d’une résistance au changement. Quant au second article, il a été publié le 10 Janvier 2017 sous le titre « Le Cameroun est Un et Indivisible : Quel Cameroun ? ». Il portait notamment sur les questions relatives à l’unité de notre pays.
L’enquête, à proprement parler, a été initiée par le Commissaire du Gouvernement du Tribunal Militaire. J’ai répondu en toute honnêteté à toutes les questions qui m’ont été posées, toujours en réaffirmant tout ce dont je demeure convaincu et défendant mes propos relayés dans les articles de presse précédemment cités. Quelques heures plus tard, j’ai été autorisé à quitter les locaux de la Gendarmerie. Le rapport d’enquête sera transmis au Commissaire du Gouvernement.
Permettez-moi d’exprimer ma gratitude pour les marques d’attention et de soutien dont j’ai pu faire l’objet sur la toile et au-delà. À ceux qui, inquiets pour ma sécurité, m’ont suggéré de rester hors du Cameroun, je vous dis merci de vous être souciés de moi. Cependant, ma conscience demeure mon juge et je suis convaincu de n’avoir commis aucun délit. J’aime mon pays et je continuerai toujours de m’exprimer dans l’intérêt d’un avenir meilleur.
On the events of this week. A propos des événements de cette semaine. #Cameroon #Cameroun pic.twitter.com/8yi6M7kfir
— Akere Muna (@AkereMuna) 25 mars 2017
Pour rappel, voici en vidéo, l'impression qu'a livrée Maître Jackson Ngnie kamga, membre du Conseil de Maître Akéré Muna, à l'issue de la séance d'audition.