Trois collégiens ont inventé un préservatif qui change de couleur lors du contact avec une infection sexuellement transmissible. Innovant ou simple gadget ? Réponses de spécialistes.
Innovant. Qui sait, ce sera peut-être le préservatif de demain. Inventé par des collégiens britanniques, le préservatif en latex “S.T.Eye” est capable de changer de couleur lorsqu’il détecte une infection sexue11ement transmissible (IST) : vert pour le chlamydia, violet pour le papillomavirus, jaune pour l’herpès, ou encore bleu pour la syphilis.
“Nous voulions inventer quelque chose qui permet de détecter facilement les IST, afin que les gens puissent se tester tranquillement à la maison, sans avoir à aller chez le médecin”, expliquent les inventeurs, Muaz Nawaz, 13 ans, Daanyaal Ali, 14 ans, et Chirag Shah, 14 ans, dans un communiqué.
Cette invention a récemment remporté le premier prix de la meilleure innovation santé lors des TeenTech Awards, un concours annuel et dont l’objectif est d’encourager les élèves à “sortir” leurs idées hors des salles de classe et de les confronter aux industriels. La récompense des vainqueurs : un chèque de 1.000 livres (soit environ 1.400 euros), ainsi qu’un voyage à Buckingham Palace.
Un projet “intéressant” mais “gadget”
Le principe de ce préservatif est simple : des anticorps présents dans le latex repèrent le corps étranger (chlamydia, papillomavirus etc.) et donnent une teinte fluorescente au préservatif. “Ce projet est intéressant puisque les chlamydia et les papillomavirus sont la plupart du temps asymptomatiques, ce qui les rend difficiles à dépister, commente à Sciences et Avenir Michel Bourrelly, membre du Crips (Ile-de-France), le centre de ressources d’Île-de-France dans la prévention du VIH/Sida et des IST.
Cependant, je doute de l’intérêt de ce préservatif : est-ce réellement à son partenaire sexuel de nous annoncer que l’on est atteint d’une IST ? Chacun son rôle, et celui du partenaire n’est pas celui du médecin.” De plus, on ne connaît pas son efficacité, c’est-à-dire son taux de faux positifs et faux négatifs”. “Ainsi je trouve ce projet gadget”, conclut-il.
Pour autant, selon les trois collégiens, des entreprises se seraient montrées intéressées pour produire à grande échelle ces préservatifs. Des tests supplémentaires devraient prochainement être réalisés pour apprécier leur fiabilité.
Par ailleurs, les autres finalistes du concours avaient présenté un bouchon capable de filtrer l’eau à destination des pays en développement et une paire de chaussures capable de recharger des batteries lorsque l’on marche.