Entre gestion de crise chez les enseignants, préparation des examens nationaux, de la rentrée scolaire de septembre 2018 avec l’introduction du livre unique, la revalorisation du statut de l’enseignant, la nouvelle Minesec n’aura pas droit au repos.
Sept mois après le début de l’année scolaire 2017-2018, les défis restent énormes au ministère des Enseignements secondaires (Minesec). La nouvelle occupante des lieux, Nalova Bih Lyonga installée le lundi 5 mars 2018 en remplacement de Jean Ernest Ngallé Bibehe muté aux Transports est face à plusieurs défis. D’abord, elle doit user de tact et dialogue pour ramener la sérénité dans le corps enseignant divisé par les grèves, qui font suite aux « mauvaises conditions de travail donc ils seraient victimes » à en croire leurs multiples correspondances adressées au ministre sortant et au Premier ministre.
De novembre 2017 à ce jour, deux collectifs d’enseignants ont excellé dans les revendications. Si le premier, le collectif des enseignants indignés du Cameroun (CEIC), a cessé de manifester, ses revendications trouvant progressivement des solutions, le second, le nouveau collectif des enseignants indignés du Cameroun (Nceic), est dans l’impasse. Dans les lycées, ses membres ont suspendu les cours. Une situation qui conditionne le déroulement des examens nationaux que les membres du Nceic menacent de boycotter si leurs conditions de travail ne sont pas améliorées.
La situation d’insécurité dans les zones anglophones et dans la partie septentrionale reste aussi une sérieuse menace sur les examens. Originaire du Sud-Ouest, elle pourrait décrisper les tensions dans la zone anglophone, puisqu’ayant passé plus d’une décennie dans cette zone. « Le boycott de l’école est la seule arme pacifique dont nous disposons pour obtenir satisfaction, car les préoccupations en jeu sont fondamentales et essentielles pour la vie de chaque citoyen de cette nation et spécifiquement dans les Régions anglophones », confie un enseignant dans les colonnes du journal Africa News, le 10 octobre 2017. Dans la zone septentrionale, ou encore à l’Est du pays menacé par le flux des réfugiés, son approche reste attendue.
LE LIVRE UNIQUE
Dès septembre 2018, l’introduction du livre unique dans les établissements va prendre effet et l’attention de la Minesec reste fondamentale dans le suivi de cette décision. Instituée le 23 novembre 2017 dans un arrêté du Premier ministre, le texte souligne que « toute discipline inscrite au programme officiel doit être dispensé sur toute l’étendue du territoire national au moyen d’un seul manuel scolaire pour chaque matière ».
Le Minesec devra également s’assurer de la « gratuité de tous les manuels scolaires dans les zones d’éducation prioritaire (ZEP) et des abattements fiscaux sur la production locale des livres et manuels scolaires ». Dans ses principales missions de l’année 2018, Nalova Bih Lyonga doit davantage veiller à la revalorisation de l’enseignant à travers la journée mondiale de l’Enseignant, célébrée le 5 octobre de chaque année. Une journée qui fait souvent l’objet de réclamations pour l’amélioration des meilleures conditions de vie.