Les tensions marquées depuis plusieurs mois entre les parties anglophones et francophones du Cameroun ne faiblissent pas.
Le 30 septembre, une opération musclée de la police et de la gendarme- rie a été menée dans les quartiers Obili et Etoug- Ebé de la capitale Yaoundé, en majorité habités par des ressortissants anglophones. Des dizaines d'habitants ont été embarqués pour n'être libérés qu'une semaine plus tard.
Hormis Paul Biya, toujours dans sa retraite genevoise, le pouvoir semble de plus en plus fébrile par l'activisme des régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest. La veille du 1er octobre, date commémorant la création de l'Etat fédéral du Cameroun, les plus "radicaux" de ces régions ont proclamé la création d’un nouvel Etat baptisé Ambazonie.
Sur place, même dans les zones concernées, dans les villes de Bamenda, Kumbo, Kumba et Buea, les affrontements entre forces de l’ordre et manifestants ont déjà fait une vingtaine de morts. En l'absence de réactivité du chef de l'Etat, ses lieutenants occupent bruyamment le terrain notamment à travers des meetings du rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) hors des zones de tension.
C'est le cas de celui organisé par jacques Fame ndongo, ministre de l’enseignement supérieur, dans son sud natal à Ebolowa, ou celui organisé par Laurent Esso, ministre de la justice, à Douala. Un lien avec ce contexte ?
Plusieurs abonnés de la filiale camerounaise du groupe sud-africain MTn, dont le principal actionnaire est le milliardaire camerounais anglophone Colin Ebarko Mukete, ont vu leurs numéros subitement suspendus sans préavis, ni explication.