Ce jeudi 30 novembre 2023, l'Assemblée nationale du Cameroun a été le théâtre d'un épisode inhabituel. Certains députés, notamment du PCRN, de l'UDC, du SDF, et l'Hon. Nintcheu Jean Michel, ont empêché le Premier ministre Dion Ngute de présenter le programme économique, social et culturel du gouvernement pour l'année 2024, en prélude au projet de loi des finances déposé le même jour, selon les déclarations de l'honorable Rolande Ngo Issi.

Le projet de loi, partiellement arrivé avec seulement 122 pages sur les 15 000 attendues, a suscité des objections graves de la part du député du PCRN, qualifiant cela de violation flagrante de la loi de 2018 régissant le régime financier de l'État du Cameroun. Les articles 56 et 57 de cette loi stipulent clairement que le projet de loi doit être déposé au parlement au moins 15 jours avant le début de la session budgétaire annuelle.

Face à ce qu'ils considèrent comme un mépris des règles établies, les députés de l'opposition ont bloqué la séance pendant plus de deux heures. Malgré des pourparlers avec le gouvernement qui n'ont pas abouti à un report, ils ont finalement quitté la salle des débats, laissant un parlement monologue et monocolore sous la pression des députés du RDPC.

Ce blocage soulève des questions sur la légitimité du processus budgétaire et sur la manière dont les divergences politiques peuvent paralyser le fonctionnement démocratique de l'Assemblée nationale. Les enjeux sont énormes, d'autant plus que le projet de loi en question est arrivé de manière partielle, ne représentant qu'une fraction des informations attendues pour une évaluation approfondie.