Actualités of Wednesday, 5 April 2023

Source: Mutations du 05-4-2023

Vol de bébé : une action en justice se prépare contre l'hôpital Laquintinie

"Je suis dans un cabinet d’avocat"

Rendue dans cet établissement hospitalier le 30 mars pour accoucher, une maman se plaint de n’avoir reçu ni le bébé ni le fœtus.

Dame Djemba est toujours sans nouvelles du sort du bébé qu’elle portait dans son ventre au moment où elle a franchi le seuil de l’hôpital Laquintinie de Douala. Alors qu’elle s’y est rendue le 30 mars dernier, avec une grossesse de huit mois, pour donner naissance.

Ce sont quelques extraits d’une vidéo qui inonde la toile depuis quelque temps, provoquant la colère de la plupart des internautes. Qu’est-ce qui suscite donc la colère de cette dame qui a pourtant été immédiatement prise en charge par des sage-femmes de garde cette nuit-là ?

La réponse, elle la donne dans ladite vidéo. « Je suis arrivée à l’hôpital Laquintinie le 30 mars, autour de 21h. Je suis partie de la maison vers 20h. J’habite Pk18. Une fois ici, on me fait comprendre que je vais accoucher. J’étais à 8 mois de grossesse. Je monte sur la table d’accouchement, j’accouche normalement, et le placenta est sorti. Je les appelle. La sage-femme arrive et me dit qu’on ne peut pas

mobiliser tout un personnel pour moi », explique-t-elle sur les réseaux sociaux, avant de poursuivre : « Je leur demande de laisser donc ma maman entrer, puisque je ne sais pas ce qu’il se passe. Elle me demande de rester tranquille, qu’elle va s’occuper de moi toute seule et que je ne peux pas déranger les gens comme je veux ». Son récit ne s’arrête pas là. « J’ai donc accouché normalement et on ne m’a donné, ou même pas montré ni le fœtus ni l’enfant ni le placenta.

Elle m’a dit que si l’enfant était prématuré, on allait l’envoyer à la couveuse. Mais, même là, l’enfant ne s’y trouve pas. L’accès en salle a été refusé à mon mari et à ma maman », se lamente-t-elle. Du côté de l’Hôpital Laquintinie, les responsables veulent faire toute la lumière sur cette affaire. Dans un communiqué de presse datant du 03 mars 2023, le directeur de l’Hôpital Laquintinie, Pr Noël Emmanuel Essomba, donne sa version des faits. « La jeune dame concernée, arrivée pour menace d’avortement tardif inévitable a expulsé un « fœtus » non viable.

L’action d’une de nos stagiaires ayant échappé à la vigilance de nos sage-femmes a malencontreusement conduit à l’évacuation de ce produit de conception dans le vidoir. Seulement, à son réveil, la jeune femme sera réfractaire aux explications données par ces dernières ; s’en suit alors une série d’incompréhensions », lit-on dans ce communiqué qui rapporte que « le directeur de l’Hôpital Laquintinie a mené des investigations en vue de l’émanation de la vérité. Les échanges ayant regroupé le personnel soignant, la famille et la direction ont permis de faire toute la lumière, d’apaiser la famille et de ramener la sérénité ». Non sans préciser qu’« en définitive, il n’y a pas eu de ‘‘vol de bébé’’ à l’hôpital Laquintinie ».

Reste que du côté de la famille, tout indique qu’une action en justice se prépare pour la manifestation de la vérité. « Je suis dans un cabinet d’avocat. Je ne peux pas vous parler maintenant », a réagi un membre de la famille de la dame éplorée. Nous avons été orienté vers cet interlocuteur par l’époux de cette dernière.