L’on annonçait depuis des mois la présence du groupe de mercenaires russes au Cameroun. Mais de plus en plus les choses se précisent. Si les russes n’ont pas de base opérationnelle sur place, Jeune Afrique indique que ceux-ci ont une base arrière sur place au Cameroun pour fluidifier leur trafic. Ils se servirait du Port Autonome de Douala.
« Ali Darassa nommé conseiller spécial du Premier ministre Firmin Ngrebada par un décret de Faustin-Archange Touadéra en mars 2019, l’exploitation russe de Ndassima se met en place lentement. Quelques mois plus tard, en novembre, Axmin se voit officiellement retirer par le ministère des Mines ses droits sur les lieux, lesquels sont réattribués peu de temps après à Midas Ressources. Les Canadiens crient au scandale, sans succès. Les Russes de Wagner entament la construction de la clôture qui protégera désormais le site des éventuelles attaques de groupes armés. Puis, dans le courant de l’année 2020, ils commandent les machines qui permettront de creuser et d’extraire à grande échelle le précieux minerai », indique Jeune Afrique dans son enquête.
« Les engins débarquent sur le port de Douala, où ils sont réceptionnés par une société nommée International Global Logistic (IGL), gérée par le Centrafricain Anour Madjido. Cet ancien étudiant de l’Institut universitaire du golfe de Guinée (IUG), située dans la capitale économique camerounaise, a travaillé pour l’entreprise CAT Cameroun avant de monter sa propre société de transports. Petit à petit, il a développé son réseau entre Douala et Bangui, profitant de l’enclavement centrafricain pour faire fructifier ses affaires. Il a ensuite été contacté par un des responsables de Wagner en Centrafrique, un nommé Nikolaï, ingénieur ayant auparavant travaillé dans le secteur du café-cacao en Côte d’Ivoire.
Les prémisses d’un tandem russo-centrafricain aujourd’hui indispensable. Car le groupe russe, depuis son exploration de 2018, a bel et bien décidé de faire de la mine d’or l’une de ses principales rentes en terres centrafricaines. Depuis Douala, Anour Madjido et Nikolaï ont ainsi importé pour le compte du groupe Wagner pelles mécaniques, concasseurs et autres grues d’excavation indispensables aux activités aurifères de la mine de Ndassima. Grâce à la récente clôture, Wagner en contrôle également étroitement désormais les accès, avec la collaboration des Faca ou grâce à ses seuls mercenaires, postés au dernier check-point marquant la véritable entrée du site. Une question de discrétion », précise l’enquête sur le volet du Port de Douala.