L'implantation du groupe Wagner en Afrique centrale prend une nouvelle dimension inquiétante. Comme le dévoile une enquête approfondie de Jeune Afrique, les mercenaires russes, officiellement cantonnés en Centrafrique, exercent désormais un contrôle de fait sur l'axe stratégique reliant le port de Douala à Bangui, étendant ainsi leur influence jusqu'au territoire camerounais.

Sous couvert de "sécurisation" des convois, Wagner a instauré un régime de terreur documenté par de nombreux témoignages recueillis par Jeune Afrique. Le dernier incident en date : l'exécution sommaire d'un chauffeur camerounais à Boali, qui s'ajoute à une liste macabre d'au moins six victimes déjà recensées.
Cette présence agressive de Wagner révèle une stratégie d'expansion régionale préoccupante. En contrôlant le corridor logistique vital pour la Centrafrique, les mercenaires russes acquièrent un levier d'influence considérable sur l'économie de toute la sous-région. La grève des transporteurs camerounais, déclenchée le 20 novembre, met en lumière cette mainmise croissante.

Les méthodes brutales employées par Wagner - passages à tabac systématiques, tortures pour des accidents de la route, exécutions sommaires - démontrent une volonté claire d'imposer leur loi sur cet axe stratégique. Un mode opératoire qui soulève des questions sur la souveraineté du Cameroun et la capacité des autorités à protéger leurs ressortissants sur ce corridor commercial vital.