Zacharie Noah, décédé le 8 janvier dernier, a été inhumé le 18 janvier dernier au caveau familial à Etoudi à Yaoundé. Une cérémonie d’hommage très courue a eu lieu en son honneur, et les rites funéraires Beti ont été exécutés. Au rang des articulations majeures, l’exécution de la danse «Esani». Yannick Noah s’y est donné à cœur joie.
Selon le socio-politologue Vincent Sosthène Fouda, «l'Esani n'est pas vraiment une danse funèbre, mais une danse de dignité pour ceux et celles qui ont triomphé de la vie. Autrefois, dit-il, il fallait avoir été initié, avoir créé sa plantation, avoir fondé une famille et avoir construit sa maison pour mériter cette danse. Ici Noah est invité à devenir un Ituri ou Etoudi en français, ce qui veut dire à y élire domicile à présenter son épouse à siéger parmi les anciens».
Si l’Esani demeure ce qu'elle fut hier, elle a été dénaturée notamment en voyant cette danse exécutée pour les enfants les jeunes hommes et jeunes femmes n'ayant pas triomphé de la vie. «Lors de la dernière rencontre des Zomolo'o c’est-à-dire des porte-paroles Ekang il a été demandé de revenir au sens originel. Si un homme n'a pas épousé de femme pas d'Esani pour lui. Si une femme ne s'est pas mariée et n'est pas reconnue comme ayant marqué sa communauté, pas d'Esani», confie Vincent Sosthène Fouda.