Au Cameroun, la chasse contre les homosexuels a toujours le vent en poupe.
Lundi soir, deux hommes ont évité de justesse, un lynchage populaire dans un bar situé au Pont d’Emana, selon une gérante du bistrot baptisé «La perfusion », sis au pont d’Emana.
Il leur était reproché de boire dans le même verre, et d’échanger des gestes de tendresse alors qu’ils étaient assis au bar. « L’un des deux hommes, avait posé son pied gauche sur la cuisse droite de son ami », précise la gérante.
D’autres occupants du bar, des consommateurs attablés, visiblement gênés par leur attitude, ont menacé de les rouer de coups, de les déshabiller avant de les jeter dans le caniveau. C’est quand deux policiers, des habitués du bar, sont arrivés que les présumés homosexuels, ont pu se sauver », poursuit notre gérante du bar, d’une trentaine d’années, qui dit s’appeler Eliane.
Sur place, alors que nous échangeons, un conducteur de moto taxi, nous fait savoir que deux hommes qui se tenaient par la main en marchant, ont été copieusement insultés, par la foule au lieu dit, marché d’Etoudi. Leur crime : se tenir par la main alors qu’ils marchaient vers une destination qui ne nous a pas été précisée.
Au commissariat du XVIIe arrondissement de Yaoundé, deux jeunes gens de même sexe, ont payé des fortes sommes d'argent après avoir été soupçonnés d'homosexualité.
C’est ainsi, qu’au Cameroun, sur la base de jugements superficiels sans connaissance réelle de leur sexualité, des individus sont pourchassés, calomniés voire jetés à la vindicte populaire pour pratique de l’homosexualité qui reste punie par le code pénal. Certains sont arnaqués, à la police pour éviter la prison.
Le code pénal punit en effet, d’un emprisonnement de six (6) mois à cinq (5) ans, et d’une amende de 20 000 à 200 000 FCFA toute personne qui a des rapports sexuels, avec une personne de son sexe.
L’homophobie ambiante, continue d’avoir le vent en poupe, alors que le Cameroun est signataire des conventions, pour la protection des Droits de l’homme et des libertés.