Actualités Criminelles of Sunday, 28 February 2016

Source: camernews.com

Yaoundé : Il tue son ami et l’enterre pour six-millions

Photo d'archive utilisée juste à titre d''illustration Photo d'archive utilisée juste à titre d''illustration

Le corps de l’homme d’affaires André Demaison Namo Deyi a été déterré lundi 15 février 2016, à Leboudji dans la banlieue de Yaoundé par les autorités compétentes.

André Demaison Namo Deyi (47 ans et père de quatre enfants) repose désormais en paix dans la terre de ses aïeux à Babouantou, (département du Haut-Nkam, région de l’Ouest) depuis le 16 février 2016. C’est grâce à la pugnacité et à la dextérité des autorités judiciaires et de la force de l’ordre camerounaise que la famille a pu entrer en possession des restes de leur fils, tué et enterré à Leboudji (au lieudit Nkolbisson, selon la veuve), un village de l’arrondissement d’Okola, département de la Lékié. En effet, le procureur de la République, la police, les sapeurs-pompiers et quelques membres de la famille ont été conduits lundi 15 février dernier par «Anaconda», l’un des trois assassins, à Leboudji pour déterrer le corps.

237online.com «C’est bien le corps de mon époux. Ils lui ont cassé le cou et l’ont enterré nu», décrit Chanceline Namo jointe au téléphone mardi et mercredi derniers. D’après le récit de Chanceline Kenmoe Semeu, épouse Namo, que nous avons rencontrée à son domicile, mardi 9 février 2016, elle s’est séparée de son époux lundi 8 février vers 8h30, au rondpoint Mvolye. Elle s’est rendue à son commerce à Mvog Mbi pendant que lui prenait la route du Cradat. Contre toute attente, son époux l’appelle vers 13h. «Il m’a dit qu’il partait à Douala pour un business de voitures, puisqu’il faisait dans le commerce de voitures. Vers 17h, je l’ai rappelé et il m’a dit que tout va bien et qu’il rentre plutôt demain mardi 9 février», indique-t-elle. Le scénario va connaitre une nouvelle tournure le lendemain.

«Mardi, il m’appelle, me dit qu’il a trouvé une voiture à un bon prix et que je lui envoie de l’argent, tout ce que je peux avoir. Il m’a communiqué le numéro de téléphone 675 944 901 à travers lequel je lui enverrai de l’argent. Je suis allée à ma banque prendre un million de F CFA et lui ai fait une Orange money, à 11h.» André Namo confirmera la réception de l’argent et quelque temps après Chanceline reçoit la visite d’un garagiste, un certain Hervé, à bord du véhicule de M. Namo. «Il m’a demandé si mon époux m’a dit de lui envoyer de l’argent. J’ai dit oui. Il a voulu savoir combien, mais je ne lui ai pas dit le montant, car je me suis dit qu’il sait étant donné que c’est son ami.»

Assassinat
Par la suite, Chanceline essayera de joindre son époux en vain. Mercredi, elle retrouve le numéro de téléphone du déclarant de son époux dans son calepin, un certain Mouchi, à Douala. L’échange qu’elle a avec ce dernier la met face à la réalité. 237online.com «Il me dit que M. Namo l’a appelé hier, mardi, vers 9h, lui disant qu’il est à l’Est, qu’il a de sérieux problèmes et qu’il doit lui faire un transfert de 2,5 millions de francs. Mais vu la pression qu’il lui mettait, il n’a pas envoyé l’argent.» Rendue à Oyomabang où Hervé gardait la voiture de son mari, Chanceline ne le trouve pas. «Il avait déjà changé de place», dit-elle. À la direction d’Orange, elle veut savoir plus sur ce « 675 944 901 » par lequel elle a transféré un million de F CFA. «C’est le nom de Namo Deyi André Démaison qui est présenté comme véritable propriétaire de ce numéro de téléphone. Or, il ne l’avait jamais utilisé avant. Je leur ai demandé s’ils peuvent le bloquer, car, quelqu’un qui a kidnappé mon époux et on nous demande d’envoyer de l’argent à ce numéro.

Ils me disent qu’il n’y a que la justice qui peut leur faire arrêter ledit numéro.» 237online.com mercredi, Chanceline apprend de sa belle-famille qu’«ils ont reçu un coup de fil anonyme vers deux heures de la nuit selon lequel M. Namo a été tué et enterré à Leboudji et que les gars, qui l’ont tué, ont été arrêtés à Bafoussam, alors qu’ils voulaient déjà traverser la ville», indique-t-elle. Après les obsèques, l’affaire se poursuivra en justice. Tout ce qu’on sait jusqu’ici, et selon Chanceline Namo, c’est que ses bourreaux l’ont kidnappé et «ont pris six millions de F CFA avant de le tuer».