Les embouteillages sur les routes dégradées à Yaoundé n’en finissent plus. Comme sur la bretelle Mimboman Sapeur-marché Essos.
La bretelle, en plus de desservir les quartiers Est de Yaoundé, est aussi l’une des voies les plus sollicitées par les automobilistes lors des grands matchs de football à Yaoundé.
L’axe en question est devenu un véritable cauchemar pour les riverains. Tout au long de l’avenue marchande, les commerçants expriment leur ras-le-bol.
"Je loue cette boutique depuis huit ans et depuis cinq ans, j’ai perdu la quiétude en saison pluvieuse. Tout est inondé à cause de la rigole qui n’est pas aménagée", déplore Mme Tagne, commerçante au marché Essos à Yaoundé.
Quand il pleut, "même les voitures ne circulent plus sur cette route, on est obligé de transporter les passagers sur le dos", renchérit Zaché, qui conduit un porte-tout au marché Essos.
Le malaise est grand ici. Lors du passage de VOA Afrique au marché Essos, les dégâts causés par les inondations à cet endroit étaient encore visibles dans certaines boutiques.
Plus loin, à moins d’un kilomètre de l’axe que prend généralement le cortège présidentiel, se trouve une autre bretelle en état de délabrement avancé.
C’est le quartier Etam Bafia à Yaoundé.
Merlin, un habitant du quartier, confie à VOA Afrique: "la dernière fois que le goudron est passé sur cette route, c’était Il y a 43 ans". Après quoi, la route s’est dégradée et a été classée aux oubliettes.
"A cause du mauvais état de cette route, nous avons souffert tant en saison pluvieuse que sèche. Les enfants tombaient malades sans oublier qu’un tas d’ordures jonchait cette voie", raconte Merlin, qui dit vivre le début des travaux sur cette route comme dans un rêve.
A Yaoundé, même à proximité des édifices publics, certaines voies secondaires à n’échappent plus au phénomène de dégradation avancée. C’est le cas avec la route qui jouxte le palais de justice d’Ekounou.
Les travaux débutés n’ont pas jamais été achevés, laissant place à l’insalubrité. Les populations s’y accommodent depuis trois ans.
Au même titre, les propriétaires de véhicules exploitent malgré eux cette voie pour éviter les bouchons.
Cependant, des voix s’élèvent déjà pour décrier la grande les routes dégradées de la capitale.
"Je ne vais pas indexer le président de la République, mais je dirai que les autorités doivent faire quelque chose pour nous soulager de cette peine", a déclaré Arlette, une coiffeuse au marché Essos.
A cet endroit, les signes annonciateurs des débuts de travaux de réhabilitation de cette route sont visibles.
Une société des BTP a installé son quartier général non loin de la chapelle de quartier Essos. Cependant certains riverains sont sceptiques sur la conduite à terme des travaux.
"Qui vous dit qu’on va bien réhabiliter cette route? Nous sommes habitués aux travaux superficiels réalisés", lâche Issa, un jeune du quartier.
Combien de routes en état de délabrement avancé vont-elles être réhabilités ?
A cette question, le délégué régional de l’urbanisme et de l’habitat, maître d’ouvrage des travaux réalisées à Yaoundé, n’a pas souhaité en dire plus à VOA Afrique, en dépit des sollicitations.
Ces travaux entrent dans ce que le gouvernement camerounais a baptisé "le plan d’urgence triennal pour l’accélération de la croissance économique".
Au marché Essos, situé à moins de 5 minutes du stade omnisports de Yaoundé, l’un des stades qui devrait accueillir les matchs de la CAN 2019 à Yaoundé, les habitants espère oublier bientôt les désagréments consécutifs au mauvais de la route Mimboman sapeur – Marché Essos.