Njoundap Adamou et Hassana Sali sont deux soldats ayant servi à Bangui et République Centrafricaine comme casques bleus de l’Organisation des Nations Unies (ONU) chargés des missions de maintien de la paix. Les deux hommes qui sont écroués à la prison militaire de Yaoundé depuis le 8 juillet 2016, sont prévenus des faits de propagation de fausses nouvelles et de violation de consignes, notamment le fait pour eux d’avoir incité à la commission des actes contraires au devoir et à la discipline.
D’après l’hebdomadaire Kalara du lundi 27 novembre 2017, les indexés répondent en effet de leurs activités sur Facebook. Déposant comme témoin le 21 novembre dernier, Njoundap Adamou raconte qu’« en aout 2013, alors en mission de maintien de la paix en Centrafrique, j’ai reçu une invitation via internet à correspondre de la part d’une femme européenne. J’ai accepté cette demande et envoyé une lettre dans laquelle je sollicitais une rencontre. Mais ma demande est restée lettre morte. Par la suite, elle se livrait à des publications tendancieuses sur les contingents camerounais déployés en Centrafrique. De retour de mission, deux mois plus tard, je suis accusé d’être en rapport avec une femme faisant des publications tendancieuses via des vidéos où je me trouvais ». Le prévenu déclare qu’il échangeait en effet, des vidéos avec son coaccusé Hassana. Il crie au complot et reste dubitatif sur l’identité de la personne ayant posté la vidéo querellée, peut-on lire dans le journal.
Pour sa part, le représentant du ministère public indique qu’Hassana Sali serait dépositaire de quatre comptes Facebook avec des dénominations variées. Ce que l’indexé réfute totalement. Ces faits, rappelle le Tribunal militaire, sont prévus et réprimés par les dispositions de l’article 74 et 113 du Code pénal, puis de l’article 230 du Code de Justice Militaire (CJM). Le 9 décembre prochain, date de la prochaine audience, le commissaire du Gouvernement exposera ses réquisitions.