Actualités of Wednesday, 9 August 2023

Source: L'oeil du Sahel

Yaoundé 1 : un proche de Maurice Aurélien Sosso cité dans un grand scandale

Maurice Aurélien Sosso Maurice Aurélien Sosso

«Le neveu du recteur sème la terreur dans la cité», lance une résidante de la cité universitaire de Ngoa Ekélé à l’arrivée du reporter ce 04 août 2023, avant de refermer aussitôt la porte de sa chambre. C’est que, Samuel Dibamba Ngambi, concierge et neveu du recteur de l’université de Yaoundé I, a sommé les habitants des lieux de déguerpir les chambres, selon ces derniers. Parmi les «victimes», le fils du vice-recteur de l’université de Yaoundé I. D’après des informations glanées auprès des étudiants de la cité querellée, la raison de cette décision vient du fait que Samuel Dibamba Ngambi a été victime de railleries de la part des habitants de ladite cité. Les événements remontent au 1er août dernier, lorsque Samuel Dibamba Ngambi a eu une altercation avec Owono Owono par ailleurs, fils du vice-recteur de l’institution universitaire. A en croire le concierge, «je suis allé frapper à la porte d’Owono pour lui demander de libérer la chambre et de me remettre les clés. Ce dernier s'y oppose. Par la même occasion, le fils du vice-recteur me dit être au parfum de toutes les magouilles, comme quoi je prendrais de l'argent aux étudiants pour leur permettre de prolonger leurs séjours jusqu'au mois de septembre», a-t-il confié. Pourtant, autrefois la cité universitaire de Ngoa-Ekélé vibrant par des activités estudiantines, témoignait d’un calme apparent à cette période de l'année académique. Aujourd’hui rien n’est plus pareil.

Les couloirs jadis emplis de va-et-vient sont désormais déserts, ne laissant que des traces évocatrices d'une vie passée. Les examens de fin d’année sont passés. Les quelques étudiants encore présents sont pour la plupart dans leurs chambres, jouant au jeu de cache-cache avec le concierge, dans l'espoir de «vivre le plus longtemps possible dans la cité avant la prochaine rentrée universitaire», selon une des locataires de ce qui est communément appelé Cité U. De petits groupes d’étudiants sont aussi visibles entre les bâtiments A et B. Ici, «le neveu du recteur», est au centre des discussions. Chacun y va de son commentaire : «le concierge n'a jamais cassé la porte d'un locataire. En revanche, il nous demande de l'argent pour séjourner encore plus longtemps. Ma voisine de chambre lui a d'ailleurs remis 20.000francs pour y rester jusqu'au mois de septembre», confie un étudiant. D'un autre côté, Stéphane qui n'est pas directement impliqué dans la situation, exprime son scepticisme face à ces accusations. Il estime qu’«il est essentiel de ne pas juger hâtivement et d'attendre les résultats d'une enquête approfondie avant de tirer des conclusions», se montre prudent cet étudiant en Mathématiques. Et de poursuivre : «la présomption d'innocence doit être respectée et des preuves tangibles sont nécessaires pour étayer de telles accusations graves». D’après les informations recueillies auprès de certains étudiants, le Pr Maurice Aurélien Sosso, recteur de la Mère des universités, a signé le 27 juin dernier, une note demandant aux résidents des cités universitaires, de «libérer les chambres qu'ils occupent le 31 juillet 2023».

Mais certains étudiants ont refusé de se soumettre à cette injonction pour des raisons diverses parmi lesquelles le non payement des primes des athlètes ayant participé aux derniers Jeux universitaires tenus à Ngaoundéré. Conséquence, le recteur a «prolongé le séjour des étudiants jusqu'au 4 août le temps de libérer les athlètes qui ont participé aux Jeux universitaires», à en croire Samuel Nga, sportif ayant pris part à ces jeux. Suite à ce malentendu, chacun est allé de son interprétation. «Le concierge rappelle aux étudiants qu’il est le boss et que personne ne peut rien y faire.
Et va jusqu’au combat physique avec les étudiants qui sont encore en plein déménagement», rapporte le journaliste et lanceur d’alertes Boris Bertolt, sur sa page Facebook. Le concierge, lui, nie tout en bloc : «ces accusations sont infondées et diffamatoires, portant atteinte à ma réputation et à mon intégrité professionnelle», réagit l’accusé. L’homme assure «avoir toujours agi dans le respect des étudiants et des règles de la cité universitaire», et se dit «prêt à coopérer avec toute enquête afin d’établir la vérité».