Depuis le 15 novembre dernier, une partie de cette rue est réservée uniquement aux piétons. La célèbre rue « Avenue Kennedy » à Yaoundé a bien changé. Hier, aux environs de 9h, on pouvait compter le nombre de passants traversant cet endroit qui grouillait habituellement de monde par le passé. Les nombreux commerces et commerçants qui avaient envahi les trottoirs ainsi que les interminables embouteillages qu’on trouvait habituellement en ces lieux n’y sont plus.
Et du côté droit de cette avenue, seuls les piétons peuvent passer. En venant de l’Institut français du Cameroun, la route est barricadée. De grands pots de fleurs en béton font office de barrière.
D’ailleurs de grandes cages en bambous de Chine sont posées le long de la chaussée jusqu’au Carrefour Intendance. C’est le cliché que présente cet endroit depuis le 15 novembre 2021.
Ces aménagements ont été effectués à l’initiative de la Communauté urbaine de Yaoundé, avec le soutien de l’ambassade de France au Cameroun, pour marquer d’une pierre blanche la célébration de la semaine de la qualité de l’air à Yaoundé. Une situation qui n’enchante pas tout le monde, surtout les commerçants.
Hier matin encore, deux jeunes, sacs au dos, faisaient des aller-retours en abordant, au passage, quelques piétons pour proposer leurs marchandises. Il n’y a pas que les commerçants ; certains conducteurs aussi essayent de passer sur le tronçon interdit. « On nous avait annoncé qu’on fermait l’Avenue Kennedy jusqu’au 28 novembre. Cela fait maintenant plus d’un mois. On ne peut pas résoudre un problème en créant un autre. Ici, on règle le problème de recasement des commerçants, mais on crée un véritable problème d’embouteillages. Lorsqu’une rue comme celle-ci est bloquée, on a l’impression que tout le centre-ville est bloqué », se plaint Moustapha, chauffeur de taxi.
Pour s’assurer du respect des directives mises en place par la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY), une dizaine d’agents de la municipalité et des forces de l’ordre veillent au grain.
« Il y a beaucoup de résistances. Plusieurs commerçants ne veulent pas quitter les lieux. Nous sommes obligés d’être présents jusqu’à ce que le message passe », explique un agent de la CUY trouvé sur les lieux.
Le projet qui a vocation à servir de pilote vise non seulement à améliorer la qualité de vie des populations mais également à anticiper les changements majeurs des prochaines décennies, avaient expliqués les experts en environnement en charge du projet lors de la cérémonie du lancement le 15 novembre dernier.