Tellement habitués à côtoyer la mort et voir les meurtres se perpétrer à outrance, plusieurs personnes à Yaoundé sont devenus insensibles. Sinon, comment comprendre qu'un corps soit à l'entrée d'un bar, et les consommateurs, à quelques pas de ce corps, continuent de boire comme s'il s'agissait d'un fagot de bois.

La scène a été observée au niveau du bar Odéon à Yaoundé, non loin de l'Ecole de police. Selon l'activiste Nzui Manto, l'homme dont le corps est juste à quelques mètres du bar, aurait bu un peu trop, a fait une crise et est mort.

"Odéon Bar, lieu des plaisirs nocturnes par excellence à Yaoundé. Il est un peu plus de 20 heures lorsque les décibels de rythmes locaux ambiancent les quelques clients campés autour de leurs Beaufort et autres. Le coude qui se lève au bar ne gère pas la vie des gens a-t-on coutume de dire. À quelques pas de là, tout juste à l'entrée de l'établissement un cadavre abandonné à son sort regarde impuissamment les vivants vivre tranquillement leur vie. D'après quelques témoignages l'homme couché aurait bu jusqu'à la lie !", écrit Nzui Manto


"Depuis les entrailles d'Odéon Bar on peut entendre crier un client :
" À cause de quelqu'un qui est lui quitté sur la souffrance du pays ci vous demandez qu'on ferme le bar ? Avant avant quand j'allais à la messe on disait qu'il faut laisser les morts enterrer les morts", ajoute l'activiste.