Jadis réputé pour sa rigidité dans la gestion des effectifs et l’encadrement scolaire, cet ordre fait face aujourd’hui à une surpopulation accompagnée de dérives.
Inconcevable il y a quelques années, l’enseignement confessionnel catholique est traversé par le phénomène des effectifs pléthoriques. Classé à la septième place du classement des établissements scolaires en 2016, le collège catholique bilingue Saint Benoit de Yaoundé vit aujourd’hui une telle réalité. Jeudi, un élève rencontré aux alentours de l’établissement peint une fresque de son environnement scolaire.
«Dans ma classe, il y a un effectif total de 84 élèves. Nous nous asseyons à trois sur un banc», déclare-t-il. Une tendance qui se vérifiera quelques instants plus tard une fois dans l’enceinte de l’établissement.
Au nombre de trois, les classes de première littéraire sont mixtes. On retrouve dans l’une d’elles, 99 élèves ayant l’allemand et l’espagnol comme langue vivante. Un enseignant rencontré s’exprime sur les difficultés à pouvoir circuler dans les salles de classe, du fait de l’étroitesse des allées entre les rangées de bancs.
«En général, les classes sont particulièrement bondées. On se retrouve avec des effectifs dépassant largement quatre-vingts élèves. Durant les évaluations, il est commun de retrouver un nombre important de copies similaires», dénonce-t-il, sous anonymat. Un surpeuplement des classes qui est également observé dans l’enseignement primaire catholique.
A l’école primaire du collège de la Retraite, on évoque des classes de près de 80 élèves. Par le passé, l’enseignement confessionnel catholique a forgé sa notoriété et son leadership sur le feu de la rigueur et de la discipline.
Un volet en déclin ces dernières années, du fait des diverses influences intervenant dans la vie des enfants. Les établissements scolaires confessionnels catholiques de l’enseignement général sont devenus le terreau fertile de multiples dérives. Le personnel administratif fait face à divers actes d’indiscipline, relevant de la dépravation des mœurs.
L’actualité récente révèle la brûlure malencontreuse à l’acide chlorhydrique d’un élève de la classe de 4è au collège de la Retraite. Ce dernier envisageait venir en aide à son camarade victime de menaces.
Dans la même structure en 2014, un réseau de pratiques homosexuelles avait été découvert. Une année auparavant, ce sont 17 élèves qui avaient été exclus à la suite du démantèlement d’un réseau de consommation et de commercialisation de stupéfiants. Aujourd’hui plus qu’hier, ces inconduites et dérives interpellent nécessairement quant à l’évolution de cet ordre éducatif.