42 mois jour pour jour, après avoir procédé à la pose de la première pierre du Centre des urgences de Yaoundé (CRUY), Philemon Yang est revenu sur les lieux. Non pas comme patient. Le Premier ministre, chef du gouvernement, en sa qualité de représentant personnel du chef de l’Etat, est venu présider la cérémonie officielle d’inauguration de cette structure hospitalière de deuxième catégorie chargée d’accueillir les patients, accidentés surtout, dont le pronostic vital est engagé.
C’est donc une fois de plus un moment de fête qu’a connu le chef du gouvernement dans cet endroit pourtant réputé austère. La capitale camerounaise, avec ce qu’elle compte comme élite, s’est ainsi associée au reste du gouvernement, aux membres du corps diplomatique pour célébrer ce fruit de la coopération entre le Cameroun et la République de Corée. « Yaoundé se réjouit d’abriter le premier établissement de cette capacité dédié uniquement aux urgences », a annoncé Gilbert Tsimi Evouna, le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé qui a dit la gratitude des populations de sa cité au chef de l’Etat pour ce nouvel établissement hospitalier.
Pour sa part, l’ambassadeur de Corée au Cameroun, S.E. Lim Jae-Hoon, a salué un « grand projet qui marque un pas très significatif dans les relations entre nos deux pays ». Le diplomate sud-coréen a rappelé l’intérêt de son pays pour la santé et surtout la médecine des urgences qui est un domaine vital pour sauver des vies en situation critique. « La santé étant prioritaire pour la vie humaine, et vu les défis auxquels le monde est exposé, il est donc nécessaire d’avoir un tel centre » a-t-il tenu à souligner.
Troisième orateur du jour, André Mama Fouda, a, au nom du gouvernement camerounais, salué un fruit de la « dynamique coopération entre le Cameroun et la Corée ». Le ministre de la Santé publique a rappelé l’utilité de cette structure qui aura coûté 3,3 milliards de F, dont un don de 1,965 milliard de la Corée, dans un contexte où les accidents de la route sont très récurrents, avec, a-t-il indiqué, quelque 1 400 morts chaque année. Présentant cette structure bâtie sur une surface de 4 500 m2, André Mama Fouda a relevé qu’elle est dotée des équipements de dernière technologie, dont un scanner de 16 barrettes avec option cardio-vasculaire, avant de rappeler qu’il a pour mission fondamentale de lever le pronostic vital sur le malade avant son transfert vers une autre formation hospitalière.
Le ministre de la Santé publique est ensuite revenu sur les conditions d’administration des soins au CRUY qui accueille des malades depuis le 24 juin 2015 en soulignant que la prise en charge sans condition du malade à son arrivée ne veut pas dire gratuité. Car celui-ci ou sa famille est appelé à rembourser les frais engendrés par les soins. Le souci étant, selon André Mama Fouda, que les malades soient tout de suite pris en charge dès leur arrivée au Centre.
Il ne restait plus au Premier ministre Philemon Yang qu’à procéder à la coupure du ruban symbolique, à la découverte de la plaque commémorative et à une visite guidée des installations de la nouvelle formation hospitalière.