Actualités of Wednesday, 13 September 2017

Source: cameroon-info.net

Yaoundé: les agressions sexuelles de plus en plus récurrentes en milieu scolaire

Les principales victimes de ce phénomène sont des filles Les principales victimes de ce phénomène sont des filles

Selon l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la Culture (UNESCO), les principales victimes de ce phénomène sont des filles et leurs bourreaux sont souvent leurs camarades de classe de sexe masculin ou leurs enseignants.

Selon Ana Elisa Santana Afonso, directrice du bureau régional multisectoriel de l’UNESCO pour l’Afrique centrale les violences genre en milieu scolaire représentent aujourd’hui l’un des principaux dangers à la scolarisation inclusive et universelle. Touchant principalement les filles, elles expliquent en partie le différentiel entre les filles et les garçons dans l’achèvement du cycle primaire, la transition vers le secondaire et l’achèvement du cycle secondaire.

C’est pour remédier à cette situation que les acteurs du secteur de l’éducation et les partenaires œuvrant dans le domaine se sont réunis mercredi 30 août dernier à Yaoundé. C’était dans le cadre de l’atelier de restitution de l’étude diagnostique sur la réponse à la violence de genre en milieu scolaire au Cameroun, rapporte Cameroon Tribune en kiosque jeudi 7 septembre 2017.

Organisé par l’UNESCO en partenariat avec le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères de la France (MEAE) et le ministère camerounais des Enseignements secondaires, l’atelier avait pour objectif de doter les participants des compétences afin qu’ils s’approprient les résultats du diagnostic et s’impliquent aux ajustements nécessaires au niveau du cadre politique et stratégique des programmes scolaires, de la réglementation et de la formation des enseignants.

En ouvrant les travaux, Sally Mairiga, secrétaire générale de la Commission nationale camerounaise pour l’UNESCO, a révélé qu’à la suite des travaux, le projet sera lancé dans trois complexes scolaires, dont un anglophone, pour refléter le caractère bilingue du pays.

Occasion pour Ana Elisa Santana Afonso, de s’appesantir sur les caractéristiques du phénomène en milieu scolaire.
«Des millions d’élèves font l’objet de harcèlement ou d’agressions sur le chemin ou dans l’enceinte de l’école chaque année. Cette violence se caractérise par des actes ou des menaces de violence sexuelle, physique ou psychologique perpétrés au sein de l’école ou aux alentours, motivés par des normes et stéréotypes de genre et renforcés par l’inégalité de la dynamique de pouvoir», a-t-elle développé.

Selon le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), qui mène des activités de sensibilisation sur les dangers des violences basées sur le genre au Cameroun, «ce type de violence a des conséquences très réelles pour la vie des apprenants, qui vont de la dépression, de la perte de l’estime de soi, jusqu’aux grossesses précoces et non désirées et aux infections sexuellement transmissibles comme le VIH. Cette violence a aussi un impact grave sur les résultats scolaires, de nombreux élèves choisissant de ne pas aller à l’école ou ne donnant pas la pleine mesure de leurs capacités ou abandonnant complètement l’école».

Sur les facteurs qui favorisent les violences genre en milieu scolaire au Cameroun, les avis sont multiples. Pour la Fédération camerounaise des syndicats de l’éducation (FECASE), l’absence d’une législation appropriée, la culture de la peur et les effectifs pléthoriques dans les établissements sont les plus répertoriés sur le territoire.