Actualités of Friday, 27 October 2017

Source: cameroon-tribune.cm

Yaoundé: les habitants des zones marécageuses bientôt expulsés

Plusieurs habitants de Yaoundé ont les « pieds dans l’eau » depuis quelques jours Plusieurs habitants de Yaoundé ont les « pieds dans l’eau » depuis quelques jours

Des Yaoundéens installés dans ces zones à risque, sont exposés aux risques environnementaux et socio-sanitaires de toutes sortes.

Plusieurs habitants de Yaoundé ont les « pieds dans l’eau » depuis quelques jours, en raison des grandes pluies qui s’abattent sur la capitale. Dans les zones marécageuses appelées communément « élobi », la saison des pluies est douloureusement vécue par de nombreuses familles. Dans certains quartiers de la capitale comme Etoug-Ebe, Melen, camp Yeyap, Mokolo Elobi, Bastos Elobi, Elig-Edzoa, Briqueterie, Etam-Bafia, promiscuité, moustiques, rats, puanteurs constituent le lot quotidien des habitants de ces zones.

Dans l’univers de ces quartiers, l’absence d’évacuation expose notamment les riverains à des risques d’inondations. Dans les bas-fonds du quartier Melen par exemple, la nuit du 24 octobre 2017 n’a pas été de tout repos. Le pire a été évité, mais les menaces d’inondation ne sont pas totalement écartées. « Il pleut tous les jours. L’eau entre dans les maisons. C’est un problème car on sait que les maladies peuvent venir de là », explique Julia Kemze, une habitante du quartier.

Dans certaines habitations, quand il pleut des cordes, les habitants restent en éveil pour « sauver » les objets de valeur. Dans la plupart des cas, l’on dispose de seaux dans plusieurs coins de la maison pour recueillir les eaux de pluie.

« Des fois, il pleut tellement que nous sommes obligés de sortir de nos maisons et attendre que la pluie cesse », confie Jean Luc E., un habitant d’une de ces zones au quartier Biyem-Assi. En dehors des menaces d’inondation, le quotidien des populations installées dans les zones marécageuses est un cocktail de désagréments et d’inconfort permanents.

Même si la présence de certains à ces lieux remonte à plusieurs générations, l’habitat est fait en matériaux provisoires. Ici, on se partage tout dans la cour. L’eau courante de source constitue un grand danger pour ces hommes, femmes et enfants qui la consomment quotidiennement. Les toilettes de fortune, mal construites et mal entretenues, côtoient les cuisines ou ce qui en tient lieu. Raison pour laquelle le paludisme, la bilharziose, les maladies de la peau et du peril fécal comme le cholera semblent avoir trouvé leur nid ici.

Toutes ces habitations en zones marécageuses, interdites de construction, font l’objet de polémiques. Certains estiment être détenteurs d’un titre foncier. Pourtant et comme l’indique la loi du 9 juillet 1973 autorisant le président de la République à fixer par ordonnance le régime foncier et domanial, le marécage appartient à l’Etat.

Plusieurs fois, ils ont été sommés de libérer ces zones à risques. Certains sont partis s’installer ailleurs. Les autres ne veulent rien savoir. C’est la terre de leurs ancêtres clament-ils.